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Coronavirus : les éditeurs français durement frappés

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Les chiffres affolent. 5 000 nouveaux titres étaient programmés pour sortir en 2020. A l’exception de quelques-uns imprimés et mis en rayon chez les libraires au début du premier trimestre, tous sans exception ont rejoint la file d’attente des prochaines sorties.
Tous les grands salons du livre ont été annulés pour cause de confinement. Conséquence directe pour les éditeurs, le chiffre d’affaires s’est effondré de 90%. Une chute vertigineuse qui a eu pour répercussion le quasi arrêt du secteur de la distribution et de la diffusion.

Les distributeurs et diffuseurs au chômage

L’un des grands distributeurs de produits d’édition, Interforum-Editis, a mis au chômage partiel la quasi-totalité de ses salariés. A l’exception de quelques-uns pour l’acheminement, faute de personnel suffisant, de quelques 10 000 commandes sur les 20 000 reçues par jour, au lieu des 120.000 en temps ordinaire.
Chez Hachette-Livre, qui alimente les kiosques de gare et de villes ainsi que des rayons d’hypermarchés, la moitié du personnel est en télétravail. De son côté, Media Participation a mis sa plateforme de distribution à l’arrêt complet. Soit 300 salariés au chômage temporaire.
Covid19 a donné le coup de grâce au salon « Paris Livres 2020 » qui devait se tenir fin mars à la Porte de Versailles. Organisé par le Syndicat National de l’Edition, il attire habituellement entre 150 000 et 200 000 visiteurs qui se pressent devant les stands des grands de l’édition comme Grasset, Stock, Fayard, Calmann-Levy, Gallimard, Flammarion, Casterman, Le Seuil, etc. et des nombreux éditeurs indépendants de moindre taille.

Françoise Nyssen : « Accompagner aussi le auteurs »

L’ancienne ministre de la Culture, Françoise Nyssen, qui a repris ses activités d’éditrice chez Actes Sud, fait ce constat terrible : l’activité de son groupe d’édition est au point mort. Le chiffre d’affaires est inexistant. Sa préoccupation actuelle : assurer la sortie de crise sans oublier les auteurs.
Elle ne fait pas mystère du retour à l’activité. « Il y aura l’embouteillage dans les librairies si nous publions tout ce qui avait été programmé. L’unique solution sera de réduire drastiquement tous les programmes de sortie de livres, tout en accompagnant les auteurs », disait-elle début avril dans les colonnes du quotidien « Le Monde ».
Au bout de la filière “livre”, les libraires indépendants n’ont pas rechigné à tirer le rideau.
La transmission du coronavirus se faisant par les mains, il était impossible de laisser entrer le public dans les magasins car la plupart des clients aiment toucher les livres avant de les acheter. « Très risqué pour nos employés comme pour la clientèle», dit Xavier Moni, président du Syndicat National des Libraires dans l’un de ses communiqués.

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Amiens : « librairie en ligne » chez Martelle

L’action de son organisation s’est concentrée sur la préservation des libraires indépendants, garants de la liberté d’écrire et publier.
Tous ses adhérents ont été assistés et conseillés pour toutes les procédures sociales de mise au chômage des employés, et d’octroi des prêts garantis par l’Etat pour maintenir les trésoreries et éviter les dépôts de bilan en chaîne.
Sans attendre la réouverture du magasin, la libraire Martelle à Amiens – l’une des plus grandes libraires indépendantes des Hauts de France – a remis en service le 22 avril son service « libraire en ligne ».
Ses clients peuvent commander depuis leur portable ou leur ordinateur le titre de leur choix, qu’ils recevront par messagerie, ou peuvent retirer directement leurs livres devant la porte de la librairie, à une heure de rendez-vous convenue. Une condition s’impose : être équipé d’un masque et se passer les mains au gel hydro alcoolique.

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