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Hommage à Albert BEGARDS

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ALBERT BEGARDS REJOINT LE PANTHEON DU SPORT FRANCAIS

Depuis son retrait de la présidence de l’Association Française pour un Sport sans Violence et pour le Fair-Play, en 2015, Albert BEGARDS se battait contre la maladie, en subissant de nombreuses opérations, en conservant un moral hors du commun avec l’espoir de retrouver ses amis en 2017. Hélas, le destin lui refusa ce rêve d’accomplir encore un petit bout de chemin avec son association dont le devoir est de préserver l’éthique citoyenne et la liberté individuelle en prévenant la violence dans le champ social, et qui en appelle aujourd’hui à la défense et à la promotion de l’esprit sportif.

Le dimanche 31 juillet dernier, Albert BEGARDS s’endormait pour l’éternité avec ses rêves et ses ambitions mais en abandonnant un héritage d’une richesse exceptionnelle, en s’inscrivant dans la ligne humaniste de tous les grands et illustres dirigeants du sport français de l’ère moderne. Parfois, le hasard écrit des pages surprenantes dans un monde mystérieux et sans complaisance. Sans doute, n’est-ce pas la chance qui fut à l’origine le vendredi 5 août, jour de la cérémonie d’ouverture des 31èmes Jeux Olympiques à Rio (Brésil) mais bel et bien un symbole car le président du Fair-Play rejoignait en particulier, Pierre de COUBERTIN – fondateur des Jeux Olympiques modernes et Nelson PAILLOU qui devait exprimer l’importance considérable d’inscrire le code du sportif sur toutes licences fédérales. Le 20 juin 1991, le responsable du groupe de rédaction Albert BEGARDS présentait le texte à l’AFSVFP marquant une nouvelle étape pour son association. Ce texte[[Le Code du Sportif est devenu aujourd’hui une référence de déontologie du Comité National Olympique et Sportif Français, constituant un prolongement direct de toutes actions menées par le Baron Pierre de Coubertin au début du siècle dernier. En 2016, plus que jamais, le sport est menacé de déviances multiples en raison de la montée croissante des enjeux, en particulier dans les secteurs du dopage et des pouvoirs de l’argent, liés aux prises de position outrancière de la mondialisation.
Le Code du Sportif s’adresse à tous les sportifs, sans exception, du débutant au champion qui doit s’engager :
1. Se conformer aux règles du jeu.
2. Respecter les décisions de l’arbitre.
3. Respecter adversaires et partenaires.
4. Refuser toute forme de violence et de tricherie.
5. Être maître de soi en toutes circonstances.
6. Être loyal dans le sport et dans la vie.
7. Être exemplaire, généreux et tolérant.]] possède un lien direct avec le développement de l’esprit sportif humaniste notamment dans l’espace francophone.

Albert BEGARDS, était un homme de rigueur, autoritaire et généreux. Cette générosité, il ne la laissait jamais apparaître car en tant qu’humaniste, la parole seule avait de la valeur. Probablement, avait-il puisé cette force de caractère dans ses montagnes pyrénéennes et dans ce pays basque qui l’accompagnait en permanence ! C’était un grand homme, un véritable philosophe qui ne ressemblait en rien à tous les faux penseurs du monde actuel. À ce sujet, il me confiait « Vois-tu, nous devons nous battre au quotidien contre tous ceux qui sont incapables de faire évoluer l’humanité, sauf par des propos sans aucune consistance. Le monde moderne s’est engagé dans une mauvaise voie, c’est à nous de faire comprendre par nos rassemblements qui existent depuis 1983 que nous allons dans le bon sens en étant des humanistes, des hommes attachés aux vraies valeurs de la citoyenneté. Les thèmes que nous choisissons sont ceux du temps présent mais peu importe que nous ne soyons pas compris, les ouvrages que nous présentons annuellement lors de la cérémonie des Iris du Sport, ils feront date… Je souhaite que mon remplaçant Jean-Pierre MOUGINS poursuive et amplifie nos actions…  ».

Albert BEGARDS a toujours été à la pointe de l’éducation et de la formation, c’est pourquoi il devint fondateur très jeune à vingt-six ans (1966) de l’association nationale puis de l’association internationale du Panache encourageant l’enseignement des disciplines françaises de combat et de comportement gestuel (savate, canne, bâtons, auto-défense) selon une technique dérivée de l’Escrime de l’École de Joinville[[Ce fut Roger LAFOND, moniteur d’Escrime à l’École de Joinville en 1937-1938 et 1939 qui permit à Albert BEGARDS de devenir Professeur de ces différentes disciplines en 1970. À vingt-neuf ans, il ne se contenta pas d’être un enseignant dans les milieux scolaires et les secteurs loisirs et spectacle ainsi que dans les domaines « ouvert » et « carcéral » durant les années 1980. Il est bon de souligner son excellent travail avec la direction générale de la Police nationale dans le cadre de l’étude des techniques d’autodéfense.]]. Ajoutons que cette passion débordante pour autrui, elle fut concrétisée dans un certain nombre d’aides au développement de divers sports parmi lesquels, nous citerons le projet « Train France » (Tourisme Industriel et Sportif, en 1984) et dix ans plus tard, l’organisation « Train du Sport » créé en faveur de la Fédération nationale des Joinvillais avant d’en être le vice-président national (1994-1998).
Albert BEGARDS, inlassable concepteur, il répondait toujours présent à cet humanisme citoyen et à ce désir de servir la démocratie, en accordant une grande place à l’éducation. Dans le cadre de la prévention de la délinquance et insertion par le sport, le rapporteur permanent de la première Commission Nationale d’ Étude et de recherche pour l’Éthique du Sport et des activités physiques auprès du Secrétaire d’ État chargé de la Jeunesse et des Sports (années 90), fut un concepteur-réalisateur écouté dans les milieux carcéraux. Son travail au Centre des Jeunes détenus à Fleury-Mérogis et la formation des divers publics du milieu carcéral ont marqué ce secteur « fermé ».

VINGT-NEUF ouvrages pour VINGT-HUIT colloques

Albert BEGARDS était absent le 24 mai dernier à l’occasion du 29ème Rassemblement National. Le thème choisi « Le Code du Sportif pour l’École de la République » fut marqué par une certaine réussite. Cette journée, présidée par Jean-Pierre MOUGINS et par la présence du Ministre de la ville et des Sports, Patrick KANNER qui était accompagné de Denis MASSEGLIA, président du Comité National Olympique et Sportif Français avait été suivie avec beaucoup d’attention par l’ancien président de sa retraite toulonnaise. Aujourd’hui, ce sont vingt-neuf ouvrages qui ont été édités traitant des thèmes très variés, défendant l’éthique et promouvant l’esprit sportif en soulignant l’importance des valeurs éducatives du sport face aux déviances qui le dénaturent. Albert BEGARDS tenait à constituer des équipes de spécialistes du sport, de l’éducation et de la formation pour aborder tous les grands thèmes de chacun des sujets présentés qu’il aimait animer lors de ces journées exceptionnelles. Depuis le premier Colloque national à Rueil en 1981 « Pour un Sport sans violence » , les sujets abordés ont été variés avec pour mérite de mettre en exergue des thèmes d’actualité (dopage, formation, francophonie, citoyenneté, démocratie, discriminations, république, devoirs et droits, humanisme, civisme, etc.).

Albert BEGARDS n’est plus mais il restera longtemps l’homme du sport sans violence et du Fair-Play. Cet humanisme universel qu’il prônait au sein de l’association et du C.N.O.S.F, réunit toutes les vraies valeurs que seul le sport peut transmettre à la jeunesse. C’était un homme défendant l’Éthique et les valeurs fondamentales du sport, la déontologie et tous les devoirs des acteurs du jeu (sportifs, pratiquants, dirigeants, arbitres et publics).
Après un demi-siècle de don de soi en faveur du sport et de la citoyenneté, Albert BEGARDS a laissé des fondements éducatifs au Ministère de l’Éducation Nationale en créant depuis cette dernière décennie l’association mondiale du Fair-Play, prête en 2016 à intervenir contre les déviances toujours plus nombreuses et menaçantes pour le maintien du sport et des relations entre le sport professionnel et amateur.

Albert BEGARDS devait déclarer, il y a seulement quelques mois « Le sport contemporain devenu support de guerre économique et vecteur de guerre idéologique fait apparaître une contradiction flagrante avec son authenticité différenciée de la guerre physique par sa codification qui libère ses valeurs humanistes ».

Les membres du Conseil d’administration du Fair-Play auraient été heureux de partager sa joie lors de la remise de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur qu’il avait méritée à plus d’un titre et dont il aurait été fier. Le Ministre de la Défense avait parfaitement compris les mérites et toutes les valeurs que pouvait véhiculer Albert BEGARDS.

Mon cher Albert, tu fus le Chevalier blanc du livre d’Or français. Ta fierté était celle du sportif de la Paix, ce cavalier de la pensée universelle, du rayonnement humaniste et de la réflexion citoyenne. Tes amis sont toujours là pour poursuivre ton œuvre d’une richesse exceptionnelle !

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Olivier FURON- BAZAN
Journaliste-écrivain – poète
Administrateur du Fair – Play
Délégué aux Arts et aux Lettres – La Renaissance Française/]

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