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LIBAN – Deux ouvrages de Joëlle Cattan

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Romancière et poète Joëlle Cattan nous offre deux beaux ouvrages. Parcours anonyme et Agitations

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PRESSE :
A PROPOS DU ROMAN « PARCOURS ANONYME » DE JOELLE CATTAN EDITIONS DERGHAM- 2013
Publié dans le quotidien l'Orient-Le Jour :
"C'est l'histoire d'un jeune diplomate qui rêve d'écrire un roman, mais il n'arrive pas à le réaliser faute de temps. Il profite alors d'une période de vacances pour prendre la plume.
Mais quoi écrire? Ses confidences? Jeter sur papier ses pensées les plus intimes? Pas du genre à se dévoiler, l'auteur en devenir préfère raconter les histoires des autres. Ces êtres amis ou anonymes, qui se sont confiés à lui, viscéralement, lui accordant une confiance
qu'il inspire spontanément. Et voilà qu'Adam tombe sur un manuscrit, un journal intime racontant les périples d'un enfant de 8 ans dans un pays en guerre. Entre messages codés, une ex-femme qui refait surface, et l'attente de sa nouvelle mission, le diplomate se plonge dans le récit du manuscrit et entraîne le lecteur dans une succession de récits accrocheurs.
Suspense donc à la clé dans ce roman qui est axé sur le regard des autres, ceux qui en
échappent, par peur du «jugement» ou d'être mal compris, et ceux qui le recherchent pour donner étoffer, rendre plus denses et juteuses leurs histoires. Pour, en fin de compte,
élargir ce que l'auteur désigne par «le cercle de la mémoire» et pour forcer le destin à ne plus être uniquement «porteur de mauvais sort», mais «messager de bon augure».

Publié par Nada Skaff et envoyé à l’auteure :
"Rarement parcours anonyme aura si explicitement évoqué ou touché l’humain en particulier, “quel qu’il soit et où qu’il soit avec la même violence”.
Rayan, être anonyme du “parcours”, est un enfant, puis un jeune adolescent: aucun en
particulier et des millions à la fois. Il n’a aucune appartenance politique précise, aucune
couleur de peau explicitement mentionnée, aucune religion, aucun rite déclarés, aucun
quartier élu entre les quartiers généraux de la capitale, voire aucun pays précis. Tous et
aucun à la fois. Être démuni d’identité physique et officielle, il n’en demeure pas moins un être de chair déchiquetée quand il est atteint par des éclats d’obus au ventre, ou terrassé par les épreuves qu’il traverse et surmonte en réorganisant son monde intérieur et en gérant les conséquences des événements comme un soldat héroïque de l’ombre.
Le titre du livre, sous cet aspect, en devient la reconnaissance de toute souffrance anonyme, en ce sens qu’elle est universelle, et qu’elle apparente les êtres de chair à d’autres êtres de chair, de quelque bord qu’ils soient.
L’œuvre de Joëlle Cattan, et c’est son impressionnante actualité, souligne sans jamais pointer de doigt accusateur, l’absurdité de toute division et de toute différence. Elle est à la fois dénonciation muette et incontournable solution. En reconnaissant l’absurde, elle démolit le mur.
Tracé avec ferveur et pudeur, chargé d’une émotion d’autant plus forte qu’elle est contenue d’une main de fer tout au long du récit, le “parcours” ne perd jamais ses repères. Les différences s’effacent progressivement entre les deux voix narrantes, celle de l’adolescent qui se confie à son journal et celle du protagoniste adulte, diplomate tourmenté par la lecture (ou la relecture) du témoignage “accidentellement trouvé” et par la nécessité de commencer à écrire (ce qu’on achève de lire, dans une savante mise en abyme), entre Rayan l’adolescent et Adam, l’homme universel, entre Jade et Raquel, les deux rivales prétendument inconciliables, entre nord et sud, entre est et ouest…"
– L’Hebdo Magazine- :
https://magazine.com.lb/2013/11/07/parcours-anonyme-de-joelle-cattan-lecriture-une-activite-solitaire-a-connotation-sociale-2/
– L’Orient Le Jour-
http://www.lorientlejour.com/article/844225/-parcours-anonyme-de-joelle-cattan-.html
«À mon compagnon, décédé brutalement le 20 juin 2013.» C’est par cette phrase laconique, mais puissante d’émotions, que Joëlle Cattan, avocate et médiatrice de formation et de carrière, attaque son ouvrage Parcours anonymes, éditions Dergham.
C’est l’histoire d’un jeune diplomate qui rêve d’écrire un roman, mais il n’arrive pas à le réaliser faute de temps. Il profite alors d’une période de vacances pour prendre la plume. Mais quoi écrire? Ses confidences? Jeter sur papier ses pensées les plus intimes? Pas du genre à se dévoiler, l’auteur en devenir préfère raconter les histoires des autres. Ces êtres amis ou anonymes, qui se sont confiés à lui, viscéralement, lui accordant une confiance qu’il inspire spontanément. Et voilà qu’Adam tombe sur un manuscrit, un journal intime racontant les périples d’un enfant de 8 ans dans un pays en guerre. Entre messages codés, une ex-femme qui refait surface, et l’attente de sa nouvelle mission, le diplomate se plonge dans le récit du manuscrit et entraîne le lecteur dans une succession de récits accrocheurs.
Suspense donc à la clé dans ce roman qui est axé sur le regard des autres, ceux qui en échappent, par peur du
«jugement» ou d’être mal compris, et ceux qui le recherchent pour donner étoffer, rendre plus denses et juteuses leurs histoires. Pour, en fin de compte, élargir ce que l’auteur désigne par «le cercle de la mémoire» et pour forcer le destin à ne plus être uniquement «porteur de mauvais sort», mais «messager de bon augure».
«Écrire est une expérience passionnante, a déclaré l’auteure lors de la signature de son roman au Salon du livre francophone de Beyrouth. Il s’agit pour moi d’une activité solitaire à connotation sociale. Solitaire, car nous nous retrouvons forcément seuls face à la page blanche pour écrire et nous concentrer. Mais cette solitude a un côté social, parce qu’en écrivant, nous rencontrons systématiquement plusieurs personnages à la fois. Nous faisons connaissance avec de nouvelles personnes qui nous projettent dans une succession d’aventures sans pareilles.»
– Le “parcours anonyme” de Joëlle Cattan par Nada Skaff
NADA SKAFF·VENDREDI 16 SEPTEMBRE 2016
Rarement parcours anonyme aura si explicitement évoqué ou touché l’humain en particulier, “quel qu’il soit et où qu’il soit avec la même violence”. Ce “parcours” permettrait de faire par moments un parallèle avec l’unanimisme de Jules Romains, puisqu’il se penche sur la vie collective et l’âme des groupes humains, qui est dans ce cas plus précis l’âme des êtres en proie au joug sournois et cruel des pays en guerre. Mais sans doute l’auteure a-t-elle dépassé cet unanimisme en ne circonscrivant plus la description des comportements de l’individu “Rayan”à la seule vie sociale, et en l’étendant au coeur et à la signification de la vie même. Rayan, être anonyme du “parcours”, est un enfant, puis un jeune adolescent: aucun en particulier et des millions à la fois. Il n’a aucune appartenance politique précise, aucune couleur de peau explicitement mentionnée, aucune religion, aucun rite déclarés, aucun quartier élu entre les quartiers généraux de la capitale, voire aucun pays précis. Tous et aucun à la fois. Être démuni d’identité physique et officielle, il n’en demeure pas moins un être de chair déchiquetée quand il est atteint par des éclats d’obus au ventre, ou terrassé par les épreuves qu’il traverse et surmonte en réorganisant son monde intérieur et en gérant les conséquences des événements comme un soldat héroique de l’ombre. Le titre du livre, sous cet aspect, en devient la reconnaissance de toute souffrance anonyme, en ce sens qu’elle est universelle, et qu’elle apparente les êtres de chair à d’autres êtres de chair, de quelque bord qu’ils soient . L’oeuvre de Joëlle Cattan, et c’est son impressionnante actualité, souligne sans jamais pointer de doigt accusateur, l’absurdité de toute division et de toute différence. Elle est à la fois dénonciation muette et incontournable solution. En reconnaissant l’absurde, elle démolit le mur.
Tracé avec ferveur et pudeur, chargé d’une émotion d’autant plus forte qu’elle est contenue d’une main de fer tout au long du récit, le “parcours” ne perd jamais ses repères. Les différences s’effacent progressivement entre les deux voix narrantes, celle de l’adolescent qui se confie à son journal et celle du protagoniste adulte, diplomate tourmenté par la lecture (ou la relecture) du témoignage “accidentellement trouvé” et par la nécessité de commencer à écrire (ce qu’on achève de lire, dans une savante mise en abyme), entre Rayan l’adolescent et Adam, l’homme universel, entre Jade et Raquel, les deux rivales prétendument inconciliables, entre nord et sud, entre est et ouest…
Je confie enfin à l’auteure que j’aurais préféré l’avoir rencontrée après la lecture de ce premier roman, pour éviter de sourire de l’étrange parallèle que l’on réussit à établir entre un être de rigueur et la rigueur de son écriture. Mais il reste mille facettes à réfléchir. Joëlle Cattan ne fera pas de parcours anonyme.
https://www.facebook.com/notes/nada-skaff/le-parcours-anonyme-de-jo%C3%ABlle-cattan-par-nada-skaff/1165572053516688

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