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EUROPE : Jean-Claude Junker médaillé d’or de La Renaissance Française

par La Renaissance Française

A l’invitation de Son Excellence Madame Claire Lignières-Counathe, ambassadrice de France à Luxembourg, l’ancien président de la Commission de l’Union Européenne, ancien Premier ministre du Grand Duché, a été reçu le mardi 3 mai à la Résidence de France – siège de l’ambassade – pour y recevoir de ses mains la médaille d’or de La Renaissance Française.
Cette haute distinction honore un homme d’exception, ainsi que l’a souligné le professeur Denis Fadda, président international de La Renaissance Française dans son discours : “Depuis le début de votre carrière et jusqu’à ce jour, vous avez toujours œuvré pour construire ou pour préserver la paix et ceci, particulièrement, par deux voies distinctes : la voie sociale et la voie européenne”.
A l’initiative de Christophe Delage, président de la délégation de La Renaissance Française au Luxembourg, la cérémonie a rassemblé de nombreuses personnalités .

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Le professeur Denis Fadda lors de son discours dans le salon d’honneur de la Résidence de France, s’adressant à Jean-Claude Junker.

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De droite à gauche: Christohpe Delage, président de délégation de La Renaissance Française au Luxembourg ; S.E. Mme Claire Lignières-Counathe, ambassadrice de France à Luxembourg ; le professeur Denis Fadda, président international de La Renaissance Française : Jean-Claude Junker, ancien président de la Commission de l’Union Européenne, ancien premier ministre du Grand Duché.

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LE DISCOURS DU PROFESSEUR DENIS FADDA, PRESIDENT INTERNATIONAL DE LA RENAISSANCE FRANCAISE

fadda_denis_-_pmb_3799.jpgMonsieur le Président, Monsieur le premier Ministre,

La Renaissance Française est une vieille institution ; elle a été fondée en 1915 par Raymond Poincaré, alors Président de la République française. Elle est placée sous le haut patronage du chef de l’Etat.

Au cœur de cette terrible guerre qui a tant fait souffrir les pays et les peuples d’Europe au point qu’ils en connaissent encore aujourd’hui les conséquences, Raymond Poincaré, homme habité par l’idée de paix, et qui déjà se projetait dans l’après-guerre, a confié à La Renaissance Française la belle mission d’apporter, par la culture, sa contribution à la paix et à sa pérennisation.

C’est ce que notre organisation, qui a donc une vocation internationale, a fait et qu’elle ne cesse de faire. Il faut dire qu’elle a toujours eu à sa tête des personnalités fortes qui y ont veillé ; notamment, elle a eu comme présidents d’honneur, Poincaré lui-même, Lyautey, Louis Madelin, Maurice Schumann, Simone Veil et, aujourd’hui le Prince Gabriel de Broglie, tous membres de l’Académie française.

Dans cet esprit, Poincaré a voulu que les mérites soient reconnus. Depuis lors, sous le contrôle de la Grande chancellerie de la Légion d’honneur, notre institution accorde des distinctions. D’ailleurs, sa devise lui intime de le faire : « Promouvoir la culture, œuvrer pour la paix, distinguer les mérites ».
Or vous êtes un homme de paix, Monsieur le Président, c’est la raison pour laquelle, dans un instant, va vous être remise
la plus haute de ces distinctions, assez rarement accordée, la Médaille d’or de La Renaissance Française.

Depuis le début de votre carrière et jusqu’à ce jour, vous avez toujours œuvré pour construire ou pour préserver la paix et ceci, particulièrement, par deux voies distinctes; la voie sociale et la voie européenne.

La voie sociale

A 28 ans, vous êtes déjà secrétaire d’Etat au travail et à la sécurité sociale. Nous sommes en 1982 ; deux ans plus tard, vous devenez ministre du travail et ministre délégué au budget ; vous le restez cinq années puis devenez, pour six ans, ministre des finances et ministre du travail. Ainsi, pendant treize années de suite, avec des attributions de plus en plus larges, vous avez la responsabilité du travail et de la sécurité sociale. Vous avez parfaitement conscience que le travail offre non seulement la possibilité de subvenir dignement à ses besoins mais aussi de s’intégrer dans la société et de s’épanouir.

Devenu Premier Ministre, Ministre d’Etat, Ministre des finances en 1995, vous conservez, jusqu’en 1999, le portefeuille du travail auquel s’ajoute l’emploi. Vous continuez à être Premier Ministre du Grand Duché jusqu’en 2013. Vous aurez ainsi été au gouvernement, soit en tant que ministre, soit en tant que Premier Ministre, de façon continue, durant trente et une années ; une longévité tout à fait exceptionnelle !

Mais je veux insister sur votre goût pour les questions sociales, votre action et votre détermination visant à soulager les détresses humaines ou à améliorer le niveau de vie des plus humbles à l’égard desquels vous manifestez toujours une réelle empathie, au risque de vous voir reprocher d’être « trop social ».

Par exemple, la loi disposait que l’interruption de grossesse n’était pas punissable si la santé physique ou psychique de la femme enceinte était en danger. Avec vous, elle devient possible en cas de « détresse d’ordre physique, psychique ou social » ; vous faites aussi adopter l’accès gratuit aux moyens de contraception.

Par ailleurs, vous plaidez pour la « Tripartite », les accords entre Etat, patronat et salariés – toujours votre désir de rapprocher les êtres humains – et vous ne manquez jamais, dans vos déplacements officiels, d’inviter des responsables économiques à vous accompagner. En 1997, alors que votre pays préside le conseil de l’Union européenne, vous obtenez que les Etats soient dès lors obligés de soumettre chaque année un rapport sur leurs programmes en faveur de la réduction du chômage et de l’emploi. Avec insistance, vous voulez une Europe plus sociale.

Je veux souligner, par ailleurs, à quel point vous vous êtes attaché à accroître la coopération avec le monde en développement ; ainsi, sous votre impulsion, le Luxembourg est-il devenu l’un des rares pays au monde à accorder à l’aide publique au développement bien plus que le 0,7 pour 100 de sa Richesse Nationale Brute, demandé par les Nations Unies ; son aide dépasse 1 pour cent.

La voie européenne

Que dire de votre action européenne ? Vous êtes convaincu que seule la construction européenne peut garantir une paix définitive à l’ensemble des peuples de l’Europe. Toutes vos initiatives sont sous-tendues par cette conviction. Vous apportez une vision et vous donnez une réelle visibilité à l’Union européenne ; je dirais même que vous incarnez l’idée européenne.

Et vous êtes compris ! Vous recevez bien des distinctions mais deux d’entre elles le démontrent parfaitement, le prix international Charlemagne d’Aix-la-chapelle en 2006, d’une part, et la Médaille Saint-Liboire pour l’unité et la paix en 2007, médaille qui n’est attribuée que tous les cinq ans et récompense une personnalité qui a contribué à l’unité pacifique de l’Europe.

Et alors que notre continent vit sa plus grande tragédie depuis 1945, on peut voir combien vous avez eu raison.

Toujours, vous vous employez à resserrer les liens entre les différents pays d’Europe, allant jusqu’à agir comme médiateur chaque fois que possible. Nous avons à l’esprit le rôle déterminant que vous avez joué afin de rapprocher les positions entre le chancelier Kohl et le président Chirac au sujet du pacte de stabilité ; vous avez alors été qualifié de « héros de Dublin ».

En 1991, vous êtes président du conseil européen des affaires économiques et financières ; architecte clef du traité de Maastricht, vous devenez un très actif artisan de l’Union économique et monétaire.

Avant d’être choisi en 2014 pour succéder à Manuel Barroso à la présidence de la commission européenne, fonction qui vous avait déjà été proposée en 2004 d’ailleurs, vous présidez de 2005 à 2013 l’Eurogroupe, soit pendant huit ans alors que vous n’aviez été initialement élu que pour deux ans. On tient à vous !

Oui, vous êtes un homme de paix

Et alors que la guerre en Ukraine s’intensifie très dangereusement, nous disons qu’il est bien regrettable que vous ne soyez pas actuellement « aux affaires », pour reprendre une formule qui plaisait au Général de Gaulle ; car je suis certain que votre grand souci des autres, de tous les autres – comme l’écrit Saint-Augustin – sans aucune distinction, associé à votre don de conviction, pourrait faire beaucoup. A défaut d’un être humain aussi convaincant que vous, nous devrons sans doute mettre nos espoirs dans la société civile ; peut-être que, à ce stade, seuls les peuples peuvent faire cesser l’horrible enchaînement de la violence sur le continent européen. A La Renaissance Française, institution indépendante, apolitique et a-confessionnelle, disposant d’un réseau de délégations couvrant cinq continents, nous avons une idée de ce que peuvent faire des artisans de paix lucides et désintéressés.

L’homme de paix va donc se voir remettre cette Médaille d’or de La Renaissance Française si grandement méritée ; mais il me faut d’abord rappeler combien l’homme d’Etat, le Président de la commission de l’Union européenne, l’intellectuel a été honoré et distingué.

Vous êtes Grand officier de la Légion d’honneur et, en France, vous êtes aussi membre de l’Ordre des arts et des lettres. Un nombre impressionnant de pays ont reconnu vos mérites et vous ont accordé leur plus haute décoration : le Grand-Duché, bien sûr – vous êtes Grand-croix de l’Ordre de Mérite – l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Autriche, le Portugal, la Roumanie, la Pologne notamment ; ce sont des Etats Membres de l’Union européenne mais, hors de l’Union, bien d’autres pays vous ont aussi exprimé leur reconnaissance tels le Saint-Siège, le Japon, la Norvège, le Cap-Vert ou le Kazakhstan.

Je ne peux citer les innombrables prix que vous avez reçus, la liste est bien trop longue.

Mais je voudrais souligner les liens forts, les liens particuliers qui vous unissent à la France où vous avez fait vos études universitaires, où l’Université Robert Schuman vous a conféré le grade de docteur honoris causa, et ne pas omettre que vous appartenez à la prestigieuse Académie des sciences morales et politiques et qu’ainsi vous siégez sous la coupole, quai Conti, avec notre président d’honneur, le Chancelier Gabriel de Broglie.

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