Accueil » L’installation officielle de Délégation géorgienne de La Renaissance Française

L’installation officielle de Délégation géorgienne de La Renaissance Française

par La Renaissance Française

La Délégation géorgienne de La Renaissance Française a été installée par l’Assemblée constituante le jeudi 26 novembre 2020, organisée en ligne par le biais de la plateforme ZOOM par l’Université d’État Ilia.
La séance a été ouverte par le Recteur de l’Université d’État Ilia M. le Professeur Guiga ZEDANIA.
La séance a été modérée par Mme la Professeure Mzago DOKHTOURICHVILI, présidente de la Délégation de La Renaissance Française en Géorgie.

Les participants à l’Assemblée constituante ont eu le plaisir de suivre un discours introductif passionnant de M. le Professeur Denis FADDA, président international de La Renaissance Française, portant sur l’histoire de l’Association internationale, sur les objectifs et les réalisations, sur les figures de proue qui ont honoré par leur présence et leurs activités La Renaissance Française, sur les distinctions attribuées à des personnalités du monde francophone qui ont apporté leur contribution au rayonnement de la langue, de la culture, de la science, de l’art français et francophones.
Le discours du Président international a été suivi par quatre interventions officielles prononcées par : Son Excellence, M. Diégo COLAS, ambassadeur de France en Géorgie, président d’honneur de la délégation de La Renaissance Française en Géorgie ; M. Mohamed KETATA, directeur régional – AUF – Europe Centrale et Orientale ; M. Pierre CLOUET, directeur de l’Institut Français de Géorgie, conseiller de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France en Géorgie ; M. Gocha JAVAKHISHVILI, ministre Conseiller, ambassade de Géorgie en France, vice-Président de la Délégation géorgienne de La Renaissance Française.

Lors de la création de la Délégation géorgienne de La Renaissance Française, il y a eu deux catégories d’intervenants qui mènent leurs activités dans différents domaines: celles et ceux qui œuvrent au rayonnement de la langue et de la culture française et francophone en Géorgie et d’autres qui le font tout en vivant en France.

Le siège de la Délégation de La Renaissance Française en Géorgie est à
l’Université d’État Ilia, 3/5, av. K. Cholokashvili, 0162 Tbilissi, Géorgie.
Web site : http://www.delegationRFenGeorgie.ge (en construction)
Courriel : delegationRFenGeorgie@iliauni.edu.ge
Tél.: +995 599 21 85 17

[bloc_couleur1]
Bref historique des relations franco-géorgiennes

La Géorgie, pays du Caucase du Sud, l’une des anciennes républiques de l’Union Soviétique, a recouvré son indépendance définitive en 1991 et elle aspire à l’intégration européenne, on peut dire même au retour dans son univers et sa famille historique vu le fait que les vestiges des premiers européens (deux crânes, celui d’homme et l’autre de femme) ont été découverts à Dmanissi, sur le territoire de la Géorgie, datant d’1 million 800 ans.
La Délégation de La Renaissance Française en Géorgie déploiera ses activités dans différents domaines afin d’apporter son humble contribution à cette intégration.
Même si la Géorgie ne rejoint que cette année La Renaissance Française, avec un retard de plus d’un siècle après sa création, en 1915, par le Président de la République Française, Raymond Poincaré, et les quarante Délégations qui représentent leurs pays respectifs au sein de l’Association internationale, l’histoire des relations franco-géorgiennes comptent des siècles et les Géorgiens ont toujours œuvré à la promotion de la langue et de la culture française en Géorgie.
La Géorgie est un pays de riches traditions littéraires, vu le fait que la littérature géorgienne est l’une des plus anciennes du monde puisqu’elle date de 16 siècles, le premier texte littéraire qui nous soit parvenu datant de Ve siècle. Elle a toujours manifesté un intérêt particulier pour la littérature française, plus particulièrement à partir du XIXe siècle où, comme le signalent les critiques littéraires, il suffisait qu’un texte littéraire soit publié en France que deux semaines après, il était lu en Géorgie par les intellectuels qui maîtrisaient parfaitement la langue de Molière, pour entreprendre plus tard l’activité traductrice afin de les faire connaître au large public.
Cette activité est devenue particulièrement intense depuis que la Géorgie a recouvré son indépendance dans les années 90 du siècle dernier. Si du temps de l’Union soviétique on avait le droit de traduire dans les langues nationales uniquement les œuvres littéraires françaises qui étaient déjà traduites en russe, on a maintenant un libre choix, et le public géorgien peut prendre connaissance des œuvres des auteurs tant classiques que contemporains, y compris de la littérature francophone ou de langue française.
D’innombrables ouvrages des scientifiques tant géorgiens que français relatent les rapports historiques entre nos deux pays, pour ne citer que certains d’entre eux, tels l’historien français du XIIIe siècle – Jacques de Vitry, évêque de Saint-Jean d’Acre (1216-1228) qui est le premier à mentionner les Georgiens sous la dénomination Georgiani, et qui a joué un grand rôle dans la construction de l’image des Géorgiens en Europe médiévale, les missionnaires et voyageurs des XVIIe-XIXe siècles, Tavernier, Tournefort, Chardin, Peyssonel, Dubois de Montperreux, Gamba, Dumas qui ont visité la Géorgie et ont décrit leurs impressions dans leurs œuvres. Nombreux sont les scientifiques géorgiens qui ont étudié et continuent à consacrer leurs recherches à l’étude de différentes époques historiques, culturelles, littéraires de la France, de son apport dans l’enrichissement de la civilisation mondiale et du rôle du pays dans la construction européenne.

[/bloc_couleur1]

Les textes des intervenants à la cérémonie de la création de la Délégation géorgienne de la Renaissance française complètent ce bref aperçu.

Synthèse d’interventions

M. Gocha JAVAKHISHVILI, Ministre Conseiller, Ambassade de Géorgie en France, Vice-Président de la Délégation géorgienne de La Renaissance Française.
Il parle, dans son intervention, de l’importance de la création en Géorgie de la Délégation de La Renaissance Française, soulignant le dynamisme, l’enthousiasme et le dévouement de la francophonie géorgienne à l’épanouissement de la langue et de la culture française.
Il rapporte comme une des preuves flagrantes le témoignage du célèbre journaliste, le Président sortant de l’Académie Goncourt, M. Bernard Pivot : « L’idole des francophones, M. Bernard Pivot, dit-il, qui avait enregistré en 1995 sa célèbre émission « Bouillon de Culture » en Géorgie le confirmait suite à sa découverte de notre pays. Il a d’ailleurs cité l’émission « Spéciale Géorgie » quand on l’a interrogé quelle émission l’avait le plus marqué, dans le cadre des 40 ans de télévision ».
M. Javakhishvili développe son discours pour démontrer les liens diplomatiques établis entre la Géorgie et la France évoquant le nom de son illustre ancêtre et prédécesseur Sulkhan Saba Orbéliani qui fut le premier dignitaire et diplomate géorgien à se rendre en France pour représenter la Géorgie à la cour du Roi Louis XIV au XVIIème siècle.
Le sujet suivant de son propos est la représentation de la France en tant que terre d’accueil et deuxième patrie pour plusieurs générations des Géorgiens, décrivant trois vagues d’immigration des Géorgiens en France, le pays qui a permis, à partir du XIXe siècle, à un groupe d’aristocrates et intellectuels géorgiens de recevoir une formation qu’ils vont mettre plus tard au service de leur patrie d’origine, tels le célèbre Niko Nikoladzé (1843-1928), journaliste, écrivain et homme d’État, qui a joué un rôle essentiel dans le réveil de la nation géorgienne, qui a introduit les méthodes et le style de gestion et d’urbanisme français en Géorgie ; Georges Dekanozichvili (1867-1910), ingénieur des mines, qui a œuvré dans les domaines économiques et sociaux, dont le but était en même temps de faire connaitre la Géorgie en Europe. Peu de Français savaient à l’époque que la Géorgie était un pays indépendant avant qu’elle se trouvât intégrée de force dans l’empire Russe. Avec un autre aristocrate géorgien vivant à l’époque à Paris, Archil Djordjadzé, il fonde un journal en Français « La Géorgie » par lequel il essaye de faire connaître aux Français l’histoire et les aspirations géorgiennes.
M. Gocha Javakhishvili parle également de la présence de soldats et officiers ou colonels géorgiens dans les Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale, en évoquant tout particulièrement le nom de Dimitri Amilakhvari, le célèbre Saint-Cyrien, le lieutenant-colonel, mort pour la France à El-Alamein, devenu une figure mythique de la Légion étrangère.
M. Gocha Javakhishvili parle également de l’histoire de l’installation des citoyens et des hommes d’affaires français en Géorgie, de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Géorgie, du rôle du gouvernement français dans la régulation du conflit russo-géorgien, la Russie ayant occupé 20% du territoire géorgien à la suite du conflit armé déclenché en 2008.
Il est à signaler que de nombreux littéraires, artistes, architectes, sportifs, journalistes de radio et de presse écrite, des docteurs en médecine, des cadres d’entreprise, des ingénieurs, des chefs cuisinier, etc., d’origine géorgienne alimentent la culture française : Secrétaire perpétuelle à l’Académie française, Mme Hélène Carrère d’Encausse, née Zourabichvili, Goudji Amashoukeli, orfèvre et sculpteur, Othar Iosseliani, cinéaste franco-géorgien, Président d’honneur de la Délégation géorgienne de La Renaissance Française, les célèbres pianistes Khatia Buniatishvili, Elisso Bolkvadze, Irakli Avaliani, George Beriashvili, la violoniste Liza Batiashvili et bien d’autres.
Mme Lia BEJANISHVILI, experte en FLE au Département des programmes nationaux et de l’évaluation des ressources pédagogiques au Ministère de l’Éducation, des Sciences, de la Culture et du Sport.
Dans son intervention, elle a traité la question portant sur l’importance de l’enseignement/apprentissage de deux langues étrangères, dont l’anglais est obligatoire dans tous les établissements d’enseignement publics à partir de la première année d’enseignement, que ce soit l’école élémentaire ou l’enseignement universitaire.
Toutes les autres langues européennes ou autres ont le statut d’une langue optionnelle obligatoire première, à partir de la cinquième année, et optionnelle seconde à partir du lycée.
Elle a donné le nombre d’écoles avec l’enseignement du français et le nombre d’élèves qui l’apprennent. Ainsi, pour l’année 2020, 11 149 élèves apprenaient le français dans 132 écoles de Géorgie. Une seule école en Géorgie a le statut d’enseignement renforcé de la langue française. C’est l’école 23 où 1 556 élèves apprennent le français comme première langue étrangère de la première à la douzième année. 6 018 élèves apprennent le français comme deuxième langue étrangère et 3575 élèves – comme troisième langue étrangère.
Le français est enseigné dans les écoles publiques et privées: 8 593 élèves apprennent le français dans les écoles publiques et 2 556 dans les écoles privées, ce qui représente environ 25% de l’ensemble des élèves. Elle a également abordé la question des mesures entreprises par le ministère pour la formation continue des enseignants et l’amélioration de la qualité des ressources matérielles en fournissant les écoles de nouveaux manuels qui répondent aux critères de Cadre européen commun de référence pour l’enseignement des langues.

Mme Natia MSKHALADZE, assistante pour la Coopération universitaire et scientifique à l’Institut Français de Géorgie, dirige au sein de la Délégation géorgienne de La Renaissance Française la section Coopération interuniversitaire. Elle a souligné que cette coopération prend l’origine au XIXe siècle où de jeunes Géorgiens partaient en France pour y recevoir leur formation universitaire. Depuis l’installation en Géorgie de l’Ambassade de France, cette coopération devient de plus en plus intense avec les années.
Elle a mentionné les quatre axes qui sont prioritaires pour la promotion du système d’enseignement français, échanges d’étudiants et d’enseignants, signature d’accord de coopération dans le domaine de l’enseignement et de la science. Elle a donné le nombre d’étudiants géorgiens dans les universités françaises – 700. À la fin de son discours, elle a énuméré les objectifs à réaliser dans l’avenir en coopération avec la Délégation géorgienne de La Renaissance Française.
Promouvoir la France et l’Excellence de l’enseignement supérieure français en Géorgie auprès des étudiants et auprès des universités, renforcer la visibilité et la notoriété de la France sur le paysage de l’enseignement supérieur en Géorgie en organisant des Rencontres, des salons, des ateliers thématiques, la venue de délégation, des présentations.
Accroitre la mobilité étudiante vers la France et faire connaitre les différents domaines scientifiques : Actuellement plus de 700 étudiants géorgiens sont inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur français, parmi eux les boursiers des gouvernements français et géorgien – 15 bourses délivrées chaque année, échanges soutenus par le fonds Erasmus +.

Accroitre les accords entre les universités : Aujourd’hui on compte 64 accords avec les universités françaises, dont 36 financés par le programme Erasmus+.

Favoriser la coopération scientifique entre la France et la Géorgie.
Elle a terminé son discours en énumérant les objectifs fixés pour les années à venir :
– Renforcer la visibilité et la notoriété de la France, dans le paysage de l’enseignement supérieur géorgien.
– Être présent dans le domaine de l’enseignement professionnel également.
– Encourager les projets de recherche communs.
– Accompagner la Géorgie dans sa démarche d’internationalisation de l’enseignement et de la recherche tout en mettant en place les doubles diplômes avec les établissements français. Il convient de noter que le premier double diplôme en Géorgie a été créé entre l’Université d’État Ilia et l’Université Paul Valéry – Montpellier 3. La création de doubles diplômes dans le cadre de l’UFG est aussi une priorité de notre coopération.

Mme Atinati MAMATSASHVILI, professeur de Littérature comparée, membre de l’Institut de Littérature comparée à Université d’État Ilia. Elle mène des recherches dans différentes universités françaises, belges.
Elle est actuellement au Luxembourg, au Centre National de Littérature. Elle a été nommée responsable de la section de Littérature au sein de la délégation géorgienne de La Renaissance Française.
Dans son discours, elle a souligné l’importance que les universités géorgiennes ont toujours accordée aux relations franco-géorgiennes dans le domaine littéraire et de l’intérêt que les Géorgiens ont toujours porté à la littérature française, en l’étudiant ou l’enseignant, en menant des recherches scientifiques et lui consacrant des séminaires, rencontres, colloques scientifiques. Selon elle, la création de la délégation de la Renaissance française en Géorgie est d’autant plus importante qu’elle va contribuer à se centrer et à promouvoir davantage la culture et littérature française et francophone que ce soit au niveau des traductions, de l’enseignement ou de la recherche.
Ses multiples propositions de projets et d’activités à réaliser au sein de la Délégation géorgienne de La Renaissance Française sont exposées dans le programme d’activités.

Mme Manana JAVAKHISHVILI, historienne-médiéviste, professeure associée à l’Université d’État Ilia, a été nommée responsable de la section Histoire. Ses recherches portent sur l’histoire des relations franco-géorgiennes dont elle a présenté un bref aperçu dans son discours,. Elle a souligné plus particulièrement le choix occidental que la Géorgie a fait à partir du IVe siècle, lorsqu’elle s’est convertie au christianisme. L’orientation européenne de la Géorgie s’est manifestée à l’époque des Croisades où les Européens, y compris les Français, commencent à connaître les Géorgiens en Terre sainte.

À cette époque, le Royaume de Géorgie était considéré comme une sorte de mur de protection érigé entre les mondes chrétien et musulman ; c’était un État chrétien, aux valeurs militantes avec lequel l’alliance dans la lutte contre les musulmans serait souhaitable pour les Européens dans le contexte de l’idéologie des Croisades.
Puis elle a exposé un bref aperçu des recherches scientifiques portant sur les relations franco-géorgiennes.

Mme Marina BALAVADZE, nommée responsable de la section Traduction, est directrice de la Maison d’Éditions AGORA, fondée en 2006 qui est presque entièrement orientée vers la traduction, plus particulièrement vers la traduction du français en géorgien.
Elle a déjà publié plus d’une centaine de traductions du français en géorgien. Ces dernières années, AGORA a deux fois gagné le concours de L”EUROPE CRÉATIVE”, ce qui lui a permis de faire découvrir aux lecteurs géorgiens de nouveaux noms de la littérature du XXIe siècle. Dans son discours, la Directrice a souligné l’importance du soutien de l’Institut Français de Géorgie par son programme d’aide à la publication. En 2018, la Maison d’Éditions a créé le prix pour la meilleure traduction du roman français qui porte le nom de l’un des célèbres traducteurs de la littérature française en géorgien, Guéronti Kikodzé.
À part ce prix, Mme Balavadzé prévoit établir le prix du mérite pour récompenser la contribution exceptionnelle dans l’art de la traduction. Ce prix sera décerné tous les trois ans. La Directrice a également annoncé que dans le catalogue de la Maison, à côté de grands écrivains et penseurs français, figurent les noms des fameux auteurs francophones, des écrivains suisses, belges, canadiens pour promouvoir la littérature française de l’univers francophone. Ainsi, dans l’avenir le plus proche, AGORA va publier la traduction géorgienne de deux auteurs canadiens – le roman de Lise Tremblay L’Habitude des bêtes et le recueil de récits de Stéphanie Pelletier Quand les guêpes se taisent.

Mme Tamar KHOSRUASHVILI, traductrice, Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques, directrice de la médiathèque française auprès de l’Institut Française de Géorgie, responsable de Programme d’aide à la Publication Merab Mamardashvili dans le cadre duquel 200 ouvrages d’auteurs français et francophones ont été traduits en géorgien et publiés depuis 22 ans de son fonctionnement.
La médiathèque, créée en 1998, compte actuellement 165000 documents de tout support et une base de 300000 documents électroniques « Culturethèque » qui couvrent tous les thèmes. Les documents – ouvrages, films documentaires ou fiction, musique ou autres – sont signés uniquement par les auteurs français et francophones.
Mme Khosruashvili a souligné que dès sa création, la Médiathèque s’est fait remarquer par sa modernité. Elle était la première bibliothèque en Géorgie où les collections étaient en libre accès, et qu’elle a reçu, en stage, de nombreux bibliothécaires de différentes villes de Géorgie.
Pour promouvoir la littérature, et en général, la pensée française, la Médiathèque propose à ses lecteurs et visiteurs différentes manifestations et activités, telles: expositions thématiques; rencontres ou cafés littéraires – avec les écrivains français et francophones invités en Géorgie – notamment, la Médiathèque a accueilli Jean Rouaud, Claude Schopp, Philippe Besson, Olivier Rolin, Eric-Emmanuel Schmitt, le célèbre écrivain pour la jeunesse Jean-Philippe Arrou-Vignod, etc. ; rencontres avec les personnalités de différents domaines; avec les écrivains géorgiens qui présentaient leurs écrivains préférés français ou francophones – soit Voltaire, François Mauriac, ou Romain Gary, Tahar Ben Jelloun, etc. ; rencontres avec les éditeurs et traducteurs qui présentaient les nouvelles traductions publiées dans le cadre du Programme d’Aide à la Publication; le Club de conversation en français, hebdomadaire; les ateliers de traduction,
Parmi les activités récentes, elle a évoqué plus particulièrement la participation de la Médiathèque à l’attribution du Prix Goncourt choix de la Géorgie, organisé en partenariat avec l’Université d’État Ilia.

Mame Marina GIORGADZE, professeur, Doyenne de la Faculté des sciences humaines à l’Université d’État Chota Roustavéli de Batoumi, nommée responsable de la section Science au sein du bureau, a exprimé, dans son discours, son amour de la langue, de la littérature et la culture françaises, son attachement à la France, pays qui lui a permis, ayant été bénéficiaire de la bource Diderot, de mener des recherches scientifiques dans différents centres de recherches à Paris, de réaliser des publications et d’autres activités scientifiques.
Elle a confirmé la volonté des scientifiques géorgiens d’apporter leur contribution à la réalisation des objectifs fixés par la Délégation : poursuivre et renforcer la promotion de la culture française et francophone en Géorgie et de la culture géorgienne en France et dans les pays francophones ; contribuer à la promotion de la langue française comme langue de la science, assurer l’établissement des liens entre les centres scientifiques de la Géorgie, de la France et des pays francophones.
Elle a rapporté comme exemple le 8e colloque du CODFREURCOR Les littératures nationales en traduction organisé fin août-début septembre 2020 à l’Université d’État Chota Roustavéli de Batoumi en coopération avec l’Université d’État Ilia avec la participation en présentiel des scientifiques des universités géorgiennes, par la plateforme zoom des chercheurs de 20 pays francophones.
Elle a souligné plus particulièrement l’apport et le mérite des scientifiques français, dans l’étude de différents domaines de la kartvélologie (histoire, linguistique, littérature, archéologie, etc.), tels : Maurice Brière, Marie-Félicité Brosset, Yvette Grimaud, René Lafon, Bernard Outtier, Charles Renoux et l’apport des scientifiques géorgiens dans l’étude de la langue, de l’histoire, de la culture, de la civilisation françaises.

M. Georges BERIACHVILI, pianiste, musicologue, lauréat du prix de musique Del Duca de l’Institut de France (2012), est au service de deux cultures tout en résidant en France. Il a souligné que le rayonnement de la culture française ne se limite pas à la langue et que, parmi d’autres domaines de la culture, la musique a une universalité communicative ayant un impact émotionnel tant sur les francophones que non francophones. Il a parlé des échanges ayant eu lieu entre la France et la Géorgie depuis les trente dernières années.
Il a cité à titre d’exemple le Quatuor Ysaÿe, le Trio Hantaï, Marc Laforet, François Leleux, Lucas Debargue, entre autres, qui ont donné des concerts et des master-classes en Géorgie.
Il a parlé ensuite de l’intérêt que les Français portent à la musique traditionnelle géorgienne qui est, selon lui, une des cartes de visite de la Géorgie et un des éléments incontournables de son patrimoine culturel. L’admiration des Français pour cette tradition ne se limite pas aux succès de tournées de groupes géorgiens mais s’exprime également par l’existence de groupes français. En effet, le nombre et la qualité des groupes amateurs français étudiants et pratiquant le chant géorgien ne cessent d’augmenter.
De plus, la musique traditionnelle géorgienne est devenue en France un objet de recherche universitaire. Notamment, un des plus grands ethnomusicologues dans l’histoire de cette discipline, Simha Arom, directeur de recherche émérite au CNRS, a consacré plus d’une décennie de sa vie à étudier la polyphonie géorgienne et à en enseigner les principes en France.
Vers la fin de son discours, il a exprimé la certitude que la création de la Délégation de La Renaissance Française en Géorgie renforcera les échanges dans le domaine de la musique entre la Géorgie et la France.

M. Gari GASPARIAN, musicien, actuellement membre de l’association « La Géorgie vue de France », il exerce, à Paris, depuis 10 ans, le métier de guide-conférencier national et d’interprète tout en étant au service de deux cultures – française et géorgienne -, en mettant en valeur ses connaissances acquises en France au service du rayonnement de ses deux parties: celle de naissance – la Géorgie et celle d’adoption – la France.
Ainsi, depuis cinq ans, il organise des voyages culturels pour le public français, en l’accompagnant et guidant en Géorgie pour mieux explorer le patrimoine, les richesses culturelles de son pays d’origine et vice versa. Il affirme souhaiter tisser des relations durables et bâtir les ponts solides entre deux peuples et les deux cultures qui lui sont si chers.
Il affirme être lié à ses deux cultures au quotidien lors de son travail de guide: « Quand je passe dans le 18e arrondissement, dit-il, devant les vignes de la butte de Montmartre, j’évoque la Géorgie en tant que berceau de la culture viticole, sans oublier de parler de l’artiste-orfèvre géorgien Goudji qui embellit les églises parisiennes. Dans le 1er arrondissement en passant devant la maison de Gabrielle Chanel, je parle de son modèle Roussoudan Mdivani, amie de la grande couturière. Dans le 7e arrondissement, devant le dôme des Invalides, j’évoque Dimitri Amilakhvari, tandis qu’au musée Rodin, je parle du sculpteur géorgien Iakob Nikoladze qui était le disciple du grand sculpteur français ».
Il dit être actuellement, en pleine recherche de l’information sur la personnalité assez importante dans les relations franco-géorgiennes – il s’agit d’un grand mécène et amateur de l’art, collectionneur Jacques Zoubalashvili (Zoubaloff) qui a contribué à l’enrichissement de la collection française par son don à l’État français de sa propre collection de peintures et de sculptures conservées dans les musées parisiens (Musée du Louvre, Musée d’Orsay et le Petit Palais).

Mme Léna KILADZE, vice-présidente de l’Association Géorgienne des Professeurs de Français (AGPF), professeure de français à l’École franco-géorgienne Saint-Exupéry, a présenté l’historique de la création de l’AGPF, sa structure, ses objectifs et ses activités. L’AGPF, qui a été fondée en 1991, œuvre pour le rayonnement de la langue et la civilisation françaises en Géorgie, d’une part, et pour faire découvrir à la communauté francophone la Géorgie, pays d’ancienne civilisation et de bonnes traditions éducatives.
Parmi d’innombrables activités que l’AGPF a programmé de réaliser, elle a souligné plus particulièrement l’implication des écoles du pays avec l’enseignement du FLE dans la célébration de la Journée internationale de la Francophonie en organisant différents concours et festivals tout au long du mois de mars ; l’organisation de séminaires et ateliers pour les enseignants de français animés par les intervenants français ; rédaction d’un manuel bilingue pour l’enseignement du français sur objectifs spécifiques (FOS) ; organisation des projets communs avec les départements de français des universités ; création de l’École franco-géorgienne Saint-Exupéry et introduction de l’enseignement bilingue. Cette école a été donc créée en 1993. Elle a été conçue comme une école d’innovations pédagogiques se basant sur la méthodologie de Célestin Freinet et d’Ovide Decroly.
C’est un établissement d’enseignement secondaire à trois niveaux qui offre aux apprenants un enseignement du français langue étrangère (FLE) et de deux matières en français. En 2015 l’école a signé une convention avec l’Association française AGIRabcd, qui assure la présence à l’école des professeurs français de FLE. Les intervenants français donnent des cours, partagent leurs expériences professionnelles avec les professeurs de l’école. À partir de 1997 l’école organise régulièrement des séjours linguistiques et culturels en France. En 2018 le LabelFrancÉducation est attribué à l’école Saint-Exupéry par l’Arrêté du 30 août 2018.

Mme Miranda LOMIDZE, professeure associée à l’Université d’État A. Tsérétéli de Koutaissi, Directrice du CODFREURCOR, formatrice agréée du centre des formations FRANCOPHONIA (Nice, France) et de la Maison de Professeurs, animatrice des formations et des ateliers pédagogiques pour les professeurs de FLE, coordinatrice de projets internationaux conçus dans le but d’aider les enseignants de français à partager leur expérience.
Le tout premier étant « Bonjour de Géorgie », une édition spéciale N1 de cybermagazine « Bonjour de France » à l’attention des enseignants/apprenants du monde entier, un projet qui a motivé les enseignants de français de différents pays à proposer un numéro spécial aux couleurs de leurs pays et aux intonations de leurs cultures. Ainsi, « Bonjour de Grèce », « Bonjour de Russie », « Bonjour du Brésil »…et ainsi de suite, ont vu le jour.
Un autre projet qu’elle a coordonné, c’est un projet « Francophonia Solidaire » qui consistait à former les enseignants en numérique pour assurer la continuité de l’enseignement pendant la pandémie, surtout au début.
Chaque jour un formateur (du Canada, de Belgique, de France, des Etats-Unis, etc.) animait une mini formation sur l’utilisation de différents logiciels ou outils pour aider des professeurs en difficulté à animer des cours en ligne ou des stratégies pour motiver les élèves.
C’était un bel exemple comment rassembler des professeurs de tous les continents autour de la francophonie dans le but éducatif
En partenariat avec l’IFG et l’AUF, elle coordonne les formations /concours en numérique destinées à préparer les enseignants géorgiens à créer leurs propres fiches pédagogiques, à concevoir différents types d’exercices autocorrectifs en ligne et à les mettre sur le site de « Bonjour de France ». Les gagnants ont suivi les stages pédagogiques à Nice.
Mme Lomidzé a présenté encore un projet international qu’elle va coordonner : à partir du mois de janvier 2021, il est envisagé de donner 3 heures de cours de français en visioconférence pour les élèves de 100 pays sur les valeurs de solidarité et d’écocitoyenneté.

Mme Chorena NINIASHVILI, directrice associé de la société Promethea Voyages, qu’elle a créée en 2010 suite à son expérience de 10 ans avec une agence de voyages française implantée en Géorgie entre les années 2000 et 2010. Elle est responsable de la section Tourisme au sein du bureau de la Délégation de La Renaissance Française en Géorgie.
La société Promethea voyages est spécialisée en clientèle francophone et francophile. Elle contribue à la promotion de la culture et du patrimoine français et francophone en Géorgie et de la culture et du patrimoine de la Géorgie en France et dans l’univers francophone. Elle apporte également sa contribution à l’enseignement de la langue française en Géorgie en coopération avec le fond Molière. La société est impliquée dans l’organisation de différentes manifestations consacrées à la célébration de la Journée internationale de la Francophonie. En partenariat avec l’Institut Français de Géorgie, elle offre tous les ans de 2 à 3 billets d’avion aux gagnants de différents concours du mois de la francophonie.

Mme Lia NOZADZE, professeure associée à l’Université d’État Akakai Tsérétéli de Koutaïssi, professeure de littérature française, est co-fondatrice, en 2009, de l’Association “Maison de la langue et de la culture françaises en Géorgie” qui œuvre à la diffusion du français dans les écoles. Depuis 2015, sur l’initiative du recteur de l’Université, 5 meilleurs étudiants en langue et littérature françaises reçoivent tous les ans une bourse d’études pendant les quatre années de leurs études au Baccalauréat (Licence).
Mme Nozadzé a souligné le soutien de l’ambassade de France et l’ambassade de Suisse en Géorgie qui font le don des manuels, de la littérature scientifique, des ouvrages d’auteurs français ce qui leur a permis d’introduire dans le programme de littérature française les œuvres des auteurs suisses de langue française.
L’université est membre de l’AUF depuis 2019 et cette année, elle a sollicité le financement auprès de l’AUF du projet qui envisage la création d’un centre de réussite universitaire dont la mission sera d’actualiser la langue française et la culture francophone non seulement à l’université, mais aussi dans toute la région (Géorgie occidentale).
Ce projet a motivé une Université privée de Koutaïssi à participer au projet et à œuvrer dans le sens de la popularisation de la francophonie en introduisant l’enseignement du français et en apportant au projet son soutien financier de 1550 euros pour l’achat de la littérature francophone.
Mme Lia Nozadzé coordonne la participation des étudiants francophones de l’Université à l’attribution du Prix Goncourt choix de la Géorgie.

Mme Khatuna MZARELUA, journaliste dans le domaine des arts et de la culture, elle a dans son actif les interviews avec le couturier Christian Lacroix, le parfumeur Serge Lutens, le chorégraphe Angelin Preljocaj, entre autres.
Depuis 2003, elle est chercheuse en danse contemporaine. Elle est poétesse de langue française, ayant publié depuis 2017 deux recueils de poèmes. Mais, dit- elle, la danse est entrée dans sa vie avant la poésie.
À l’Institut européen de l’Université de Genève, elle a étudié l’histoire de la danse du XXe et du début du XXI siècles qui est devenu le sujet de son mémoire. Après avoir terminé ses études en Suisse, elle est revenue en Géorgie et, dès octobre 2011, elle a commencé à proposer des conférences publiques autour du thème « L’Europe une et multiple sur le fond du ballet des XXe et XXIème siècles » accompagnées de projections d’extraits vidéo de ballets et créations contemporaines, ainsi que de photos offertes par l’Opéra National de Paris et diverses compagnies de danse européennes.
Elle présente essentiellement des chorégraphes français et leurs créations contemporaines, ainsi que leurs relectures d’anciens ballets. Pour elle, la France a joué et continue à jouer un rôle unique dans l’évolution de la danse.
Pour ce qui est de son attachement à la poésie française, c’est Charles Baudelaire, qu’elle avait lu en géorgien, ne maîtrisant pas encore assez bien la langue du poète, qui a ouvert pour elle les portes de la poésie française. C’est le poème « Invitation au voyage », qu’elle avait lu à l’aide d’un dictionnaire, qui l’a décidée à apprendre le français en autodidacte si bien qu’elle a commencé à écrire des poèmes dans la langue de Baudelaire.
Elle ne parle pas d’influences, elle parle plutôt d’inspiration. Et c’est Philippe Jaccottet qui est devenu une grande source de son inspiration. Elle souligne qu’elle écrit en géorgien et en français, car elle dit aimer éperdument les deux langues.

Ci-joint deux poèmes de son choix :

Le noir de Pierre Soulages

Si ce monde est noir,
L’au-delà est-il l’outrenoir ?
Le maître qui peint le noir
Est-il de ce monde ou de l’outrenoir ?

Au commencement était la parole,
Ou au commencement était le noir ?
Si l’ « on ne bâtit le bonheur
Que sur un fondement de désespoir »,
Le noir, est-ce si noir ?
Le noir, est-ce si méchant ?
Votre noir n’est pas qu’un noir,
Il est, selon vous, un outrenoir,
Si la couleur est plus qu’une couleur,
Le maître qui peint cette couleur
Est-il de ce monde ou de l’outrenoir ?

Aimer ou haïr votre noir ?
Me dirait-il tout sur moi
Ou marchanderait-il avec moi ?
Puis-je aller aussi loin que vous
Pour appréhender ce noir,
Pour m’entretenir avec l’outrenoir ?
Alors que je ne suis qu’une femme, une petite armoire (!)
Puis-je dire, maître,
Que l’outrenoir est aussi blanc,
Qu’en dépassant le noir,
En se dépouillant de sa carcasse,
Au carrefour de ce monde et de l’outrenoir,
Je verrai mon âme sortir de moi
Pour une longue marche d’espoir ?

Si ce monde est noir,
L’au-delà est-il l’outrenoir ?


La liberté

Quand nous croyons la posséder,
Nous sommes en train de la perdre

La liberté est un oiseau nonchalant
Assis sur une fine branche

Carmen la perdit et de tristesse, vivante,
Mourut avant que son amant ne la poignarde

La liberté est un arbre sans âge, un roc sage, un océan sauvage

Le philosophe a dit : Dans la liberté, comme dans le vin
Il doit y avoir des limites

Sans la liberté, la vie ne serait pas rouge, mais rougeâtre

Mais trop de liberté tuerait la liberté

Faut-il être un voltigeur
Qui exécute des acrobaties sur une corde
Pour réussir sa liberté ?

Mme Shorena TSITSAGI travaille comme traductrice au département des relations internationales et développement stratégique au Ministère de l’éducation, des sciences, de la culture et des sports.
Elle dirige au sein du bureau de la Délégation géorgienne de La Renaissance Française la section Arts/Culture. Dans son intervention, elle décrit en bref la coopération, entre la Géorgie et la France, dans les domaines de l’éducation, des sciences et de la culture.
Mme Thamar DEMURIA, présidente de l’association « La Géorgie vue de France », elle vit depuis de longues années à Paris et organise différentes manifestations au sein de l’association « La Géorgie vue de France ». Le titre de l’Association nous en dit long sur ses objectifs, qu’elle nous révèle dans son intervention.

M. Bachana CHABRADZE, traducteur, qui vit en France, depuis 22 ans, dans sa deuxième patrie, mais qui est au service de la littérature de ses deux patries, qui vit parfaitement dans les deux langues ce qui lui permet d’effectuer des traductions dans les deux sens de textes tant prosaïques que poétiques, même si les traductologues affirment l’intraductibilité des œuvres poétiques.
Il me vient à l’esprit les paroles d’un poète français, Gullevic, « J’ai coutume de dire que la traduction des poèmes n’est pas difficile, qu’elle est tout simplement impossible, mais que l’homme n’a jamais réussi que l’impossible ». Bachana Chabradzé réussit parfaitement cet impossible dans les deux langues. Il a déjà dans son actif plusieurs recueils de poésies et la traduction dans les deux langues des œuvres de plus de soixante-dix auteurs.

M. Zviad MATHIACHVILI, rugbyman, qui vit en France depuis 2000, qui, dans son intervention, promeut, amoureux qu’il est de la France, de faire tout son possible pour faire connaître la culture et les traditions sportives de la France au peuple géorgien et celles de la Géorgie aux Français.
Il propose à ces fins tout un programme de longue durée, joint à ce document avec le texte de son intervention. Il dirige au sein du bureau de la Délégation géorgienne de La Renaissance Française la section Sport.

You may also like

© 2023 Tous droits réservés La Renaissance Française