Accueil » Liban : naissance d’ « Ici Beyrouth », multimédia francophone

Liban : naissance d’ « Ici Beyrouth », multimédia francophone

beyrouth_-_le_port_2021.jpg
L’explosion d’un stock de nitrate d’ammonium le 4 août 2020 dans un entrepôt du port de Beyrouth avait détruit un quart de la capitale libanaise, provoquant la mort de 200 personnes et blessant 6500 habitants.
Un an et demi après ce drame, le pays du cèdre reste fragilisé par des enjeux de pouvoir et financiers.
Photo Radio Sud

Principal marqueur de la démocratie, la liberté de la presse demeure un objectif dans de nombreux pays. Le journalisme, souvent critiqué, vilipendé – y compris dans des pays de libre expression tels que la France – est un métier à risques. L’ONG « Reporter sans Frontières » dénombre chaque année entre 80 et 50 journalistes tués dans divers pays et environ 400 emprisonnés pour leurs écrits et reportages, dont plusieurs soumis à des tortures physiques et mentales. Et ce, sans compter le nombre de journalistes menacés de mort – y compris dans des pays démocratiques – lorsqu’ils mettent le doigt sur des affaires glauques et des trafics mafieux de réseaux criminels.

Un nouveau type de média

C’est dans un contexte historique particulièrement complexe, dans un Liban ébranlé par la destruction d’une partie de Beyrouth, en août 2019, qu’une presse libre tente de résister aux pressions, menaces et tentatives de mise sous tutelle. C’est le cas du quotidien francophone « L’Orient – Le Jour » qui vient de saluer dans son édition du 25 novembre 2021 la création du nouveau média « Ici Beyrouth ».
« Il s’agit d’un nouveau type de média, qui combine site internet, audiovisuel (web TV) et presse écrite traditionnelle », explique Michel Touma, ancien rédacteur en chef de « L’Orient-Le Jour ». « Et si le site est francophone, c’est que nous le sommes tous, naturellement, mais il va se diversifier au niveau langues », annonce-t-il. Pour ce qui est de sa ligne éditoriale, il précise que « la crise existentielle par laquelle passe le Liban rend nécessaire la création d’un média qui pose, selon nous, les causes de la crise de manière très tranchée ».

La carte de la transparence financière

Le site compte actuellement près de 25 journalistes, dont certains à plein-temps et d’autres pigistes. Il se présente comme un site d’informations généraliste, diffusé sur plusieurs supports.
Le dirigeant de « Ici Beyrouth » entend jouer la transparence sur le financement de cette structure médiatique. « Celui-ci provient d’un groupe d’hommes d’affaires résidents et expatriés, qui partagent les mêmes convictions, la même lecture politique, la même vision du Liban, d’une société de diversité et de libertés publiques ».
Les internautes et lecteurs seront prochainement sollicités pour apporter leur contribution afin d’assurer la pleine indépendance de la société éditrice résolue à se battre pour que vive un Liban libre, non assujetti aux puissances étrangères, quelles qu’elles soient.


[bloc_couleur2]

Grand reporter au quotidien francophone libanais « L’Orient – Le Jour », Caroline Hayek lauréate du prix Albert-Londres 2021

Ce prix récompense chaque année des journalistes pour leurs reportages réalisés au coeur d’évènements de haute intensité

hayek_caroline.jpg
Caroline Hayek, l’une des grandes signatures du quotidien libanais « L’Orient – Le Jour »

La journaliste franco-libanaise Caroline Hayek est la nouvelle lauréate du très prestigieux prix Albert-Londres, remis le lundi 15 novembre 2021 au cours d’une cérémonie à la Bibliothèque nationale de France. Caroline Hayek travaille pour le grand quotidien francophone libanais L’Orient-Le Jour.
La distinction, qui couronne ce qui se fait de mieux en matière de journalisme francophone, récompense sa série de reportages dans un Beyrouth en pleine déliquescence depuis les dramatiques explosions du port le 4 août 2020.

Pour sa 83e édition, le prix coïncide avec la commémoration des 140 ans de la loi française sur la Liberté de la Presse (loi du 29 juillet 1881). Caroline Hayek est fière, comme Albert Londres au début du siècle, de « porter la plume dans la plaie » . « Je suis encore sous le choc », a-t-elle confié à France Inter. « C’est une reconnaissance immense personnellement, mais aussi pour le journal, L’Orient-Le Jour, qui se bat vraiment pour rester présent. Pas mal de médias au Liban sont en train de mettre la clé sous la porte », explique-t-elle.

[/bloc_couleur2]

Accès au site Internet « Ici Beyrouth »] :

Qui sommes-nous?

You may also like

© 2023 Tous droits réservés La Renaissance Française