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Hommage à notre cher AUGARDE

par La Renaissance Française

Notre ami Philippe Martial, directeur (h) de la bibliothèque et des archives du Sénat, poète, biographe, Grand prix de poésie 2024 de la Société des Poètes Français, la S.P.F., nous offre un de ses poèmes : Le pont Marie.
Nous le remercions très chaleureusement.

LE  PONT  MARIE

  Un jeudi de janvier où sonnait la sirène,

  Nous étions accoudés à regarder la Seine,

  L’un contre l’autre, en nous serrant sous le ciel froid…

  Laure, tout m’enchantait, car j’étais avec toi…

  Le chien jaune aboyant sur un pont de péniche,

  Dis-moi : tu te souviens ?…Il entraînait sa niche,

  Hors d’haleine, aboyant contre un chat efflanqué,

  Qui prit peur tout à coup et sauta sur le quai…

  Et ces quatre rouliers… Ils battaient la semelle,

  Devant le brasero qui chauffait la gamelle…

  Entendant haleter vers nous un remorqueur,

  Tu m’as dit qu’il avait, sans rire, un souffle au cœur.

Aussi beaucoup d’oiseaux, une cage à perruche,

  Des crocus maladifs piqués dans une cruche…

  D’innommables rideaux… et des tapis souillés,

  Où s’agitaient des tas d’enfants dépenaillés…

  Des balais et des seaux et des paniers de linge…

  Enfin, jouant avec un chiffon rouge, un singe…

  Avec toi, tout m’était magique… Et j’aimais tout…

  Même les poissons morts des moires de mazout,

  Qu’on regardait filer sur la Seine fleurie,

              Au parapet du Pont-Marie.

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