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« Mythes – Symboles – Réalités »

par Christian OLIVE

Mélanges en l’honneur du Professeur Georges Fréris

Président de la Délégation de La Renaissance Française en Grèce 

 
viennent d’être publiés sous la direction de Graziella-Foteini Castellanou

Éditeur : Reo

Parution :  Octobre 2015

ISBN : 978-960-9403-51-1

 
Enseignant, chercheur, créateur et directeur du Laboratoire de Littérature Comparée à l’Université Aristote de Thessalonique, créateur des programmes européens de master et de doctorat, poète et dessinateur, le professeur Georges Fréris est entouré d’un cercle d’amis et de collaborateurs qui ont voulu lui rendre hommage pour son œuvre continue en contribuant aux Mélanges en son honneur. Le volume, paru aux Éditions Reo, réunit quarante-quatre contributions en français, en anglais, en allemand et en grec. La distribution des articles est faite sur quatre sections : « Comparatisme et théorie littéraire », « Approches culturelles et politiques », « Itinéraires francophones », « Symbolismes – Idéologies – Philosophie ».

 

 « Comparatisme et théorie littéraire »

 
Pierre Brunel met en valeur la lumière grecque, cette lumière de l’antique Hellas qui n’ignorait ni la mort ni la nuit et vers laquelle les écrivains se sont souvent tournés. Dans son article, Jean-Marc Moura (Université de Paris Ouest – Institut Universitaire de France) examine quelques significations de poèmes indiens dans l’œuvre de Leconte de Lisle et essaie de montrer en quoi ces poésies ont un statut aussi important que ses poèmes antiques. Une approche comparatiste entre le poème Le Torse  Archaïque d’Apollon de Rilke et Le lys élancé d’Hermès (Ψιλόκλωνο κρίνο του Ερμή) de Sikelianos,  ainsi que l’examen de  la relation de ces deux poètes avec le grand sculpteur du 20ème siècle Auguste Rodin, sont tentés par Anastasia Antonopoulou Université d’Athènes. Aglaia Blioumi (Université d’Athènes) consacre son étude à l’œuvre littéraire précoce de Wolfgang Hilbig et à la façon dont il conçoit les images et les thèmes antiques. Dans son travail, Dimitrios Kargiotis (Université de Ioannina) essaie d’éclaircir la distinction proposée par les formalistes russes entre fabula et sjuzhet, ou entre ce que dit un texte et la façon dont il le dit, de rechercher  ses présuppositions et ses conséquences et d’examiner sa pertinence. Lisa Mamakouka (Université Aristote de Thessalonique) examine les affinités stylistiques entre le roman autobiographique de Petros Avlidis, Chauffeur, publié en Grèce en 2012, et les derniers ouvrages d’Alain Robbe-Grillet, notamment Les Romanesques, La Reprise et C’est Gradiva qui vous appelle. Le travail d’Evi Petropoulou (Université d’Athènes) laisse apparaître les influences communes nietzchéennes dans l’univers créatif d’André Gide et celui de de Nikos Kazantzakis. Les rapprochements sur le plan narratif et sur l’aspect sociologique et les divergences de l’image de l’Espagnole entre La Gitanilla de Cervantès et Carmen de Mérimée sont analysés dans l’article de Mona Saraya (Université du Caire). Z.I. Siaflékis (Université d’Athènes) explore trois concepts de la littérature comparée et de la théorie littéraire, la mémoire, le canon  et l’histoire afin de mieux saisir leur rôle dans la manifestation du phénomène littéraire. Vasiliki Tsaita-Tsilimeni (Université de Genève) tente de préciser ce que l’œuvre poétique d’Ouranis, depuis Spleen jusqu’aux « Τραγούδια », doit véritablement à la fréquentation de Baudelaire.

 

« Approches culturelles et politiques »

 
Le cas des Grecs qui ont cherché refuge en France, expatriés ou déportés pour des raisons idéologiques, tout en commençant par la « génération Mataroa », est présenté par Olympia Antoniadou (Université Hellénique Ouverte).  Iphigénie Botouropoulou (Université d’Athènes) vise à éclairer l’intérêt que porta Ernest Renan à la culture arabe et sa contribution au développement de la civilisation et de l’esprit humains. Graziella-Foteini Castellanou (Université Aristote de Thessalonique) étudie le terme de l’invisible dans l’œuvre La statue intérieure de  François Jacob, récompensé du prix Nobel de médecine, ainsi que son effort de  retracer sa vie depuis son enfance jusqu’à sa carrière de grand chercheur en biologie. Sofia Gavriilidis (Université Aristote de Thessalonique), dans son étude sur la traduction de titres de littérature pour l’enfance contemporaine, au travers d’un regard comparatif du titre original et de sa traduction, et en focalisant sur les déclinations éventuelles du sens, examine l’idéologie de la culture-cible privilégiée et projetée dans la littérature pour l’enfance. L’étude de Theodoros Grammatas (Université d’Athènes) est consacrée à la représentation théâtrale comme intertexte mnémonique car la « création » scénique, comme il le suggère, n’est pas finalement que « recréation », restauration mnémonique d’expériences du passé  actualisées sur scène. Lucile Farina-Gravanis (Université Aristote de Thessalonique), en s’appuyant sur  des valeurs symboliques non marchandes, constate la nécessité indispensable de maintenir et de valoriser la diversité culturelle dont le français est porteur à l’échelle planétaire. Vassiliki Kella (Université Aristote de Thessalonique) présente une contribution sur le dispositif argumentatif du discours politique en envisageant les composantes du mode d’argumentation à travers l’analyse des contraintes situationnelles de la campagne des élections en Grèce. L’ouverture idéologique de la gauche communiste dans le champ littéraire grec, durant la période 1936-1945, est analysée par Dimitris Kokoris (Université Aristote de Thessalonique) qui base son examen sur des investigations dans les textes des intellectuels de gauche, publiés dans les revues de la gauche de cette période. Vassiliki Lalagianni (Université du Péloponnèse) étudie le rapport  traumatique  à l’histoire ainsi que  le désir de création dans les textes littéraires de quelques écrivaines contemporaines francophones issues des pays balkaniques. Éric Lysøe (Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand), dans son texte, défend l’originalité du petit roman Voyage à Visbecq, un anonyme belge daté de 1794, considéré selon lui comme un livre pionner en ce qui concerne la réflexion sur la Francophonie et un document précieux sur le surgissement de l’écriture. Les rapports interactifs entre la littérature et l’art pictural sont développés chez Kalliopi Ploumistaki (Université Aristote de Thessalonique), qui dans son article expose le passage de la verrerie au discours littéraire tout en étudiant les  analogies et les différences entre le conte de Gustave Flaubert La Légende de saint Julien l’Hospitalier de 1877, et le conte de Dimitris Kapetanakis Saint Hadrien le Sauveur d’âmes de 2009. Dans son article, Despina Provata (Université d’Athènes) met en évidence  la présence de Victor Hugo dans les chrestomathies grecques du XIXe siècle, dont l’œuvre,  à partir de 1884, figure obligatoirement dans les manuels scolaires avec une supériorité numérique par rapport aux autres auteurs français du XIXe siècle. Didier Souiller (Université de Bourgogne) explore le rôle du chœur ainsi que ses métamorphoses dans le théâtre élisabéthain, à une époque qui allait accorder la première place à l’action individuelle et à la méditation sur les conditions de l’inscription de cette action dans l’Histoire.

 

 « Itinéraires francophones »

 
Bernard Alavoine (Université de Picardie Jules Verne) explore la nature du roman L’Enfant grec deVassilis Alexakis, oeuvre qui mêle mémoire personnelle et imaginaire par le biais des héros populaires de la littérature qui permettent de raviver les souvenirs de jeunesse et de laisser ensuite libre cours à l’imagination. Le parcours littéraire de Matéï Visniec, dramaturge et intellectuel d’origine roumaine, exilé en France depuis 1987, dont plusieurs de ses pièces ont été traduites dans le monde, est étudié par Margarita Alfaro (Université Autonome de Madrid). Dans son article,  Willi Benning (Université d’Athènes) examine la signification de l’ « instant éternel » et de la conception du temps en général dans la tragédie de Faust ainsi que l’influence que Goethe a reçue de Rousseau sur ce sujet. L’univers de Mariama Bâ est traité par Dimitris Filias (Université  ionienne) selon deux axes principaux : une biographie thématique de l’écrivaine et une référence à ses deux romans, Une si Longue Lettre  et Un Chant Écarlate. Arzu Etensel Ildem (Université d’Ankara) révèle la problématique du départ et du retour, de l’altérité et de l’appartenance, de l’exil et de la migrance dans le premier roman de Dany Laferrière, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, et dans un de ses derniers romans, L’Énigme du retour. Eileen Lohka (Université de Calgary) se penche sur la littérature francographique dans le contexte minoritaire de l’Ouest canadien et plus particulièrement en Alberta et met en évidence ses diverses facettes : le gommage mémoriel, l’oralité d’une langue mise en valeur dans la tradition des conteurs francophones et les préoccupations identitaires. Présentant les deux premiers romans d’Anna Moï, Riz noir et Rapaces, Beatriz Mangada (Université autonome de Madrid) fait émerger la trajectoire littéraire de cette écrivaine d’origine vietnamienne qui se veut à la fois francophone  par son rapport historique à la langue  et francographe par son choix volontaire du français comme langue de création artistique. La littérature féminine du Maghreb et les divergences entre La Chrysalide de Aïcha Lemsine, récit de témoignage et L’œil du jour, roman intimiste et autobiographique de Hélé Béji sont présentées et analysées  dans l’article d’Adelaida Porras Medrano (Université de Séville). La contribution de Falilou Ndiaye (Université Cheikh Anta Diop de Dakar) présente l’écriture du moi et la notion d’autobiographie africaine en s’appuyant sur les récits de l’écrivain peul Amadou Hampâté Bâ et en particulier,  L’Étrange Destin Wangrin. Christina Oikonomopoulou (Université du Péloponnèse) approche et interprète la signification de la dualité qui aboutit le plus souvent à des impasses ou des suspensions de l’action dramatique dans l’œuvre de Slimane Benaïssa, figure emblématique du théâtre algérien moderne, arabophone et francophone. L’article d’Elena-Brandusa Steiciuc (Université Stefan cel Mare Suceava) est consacré à une figure emblématique de la francophilie roumaine du XXème  siècle, Irina Mavrodin,  poétesse, essayiste et traductrice dont  la traduction de l’intégrale de  Proust en roumain constitue la grande œuvre de sa vie. 

 
« Symbolismes – Idéologies – Philosophie »

 
Mireille Brémond (Aix-Marseille Université) éclaire l’importance des mythes et propose une nouvelle lecture possible des vieux mythes pour les rendre à nouveau vivants et intéressants. Mihaela Chapelan (Université « Spiru Haret ») analyse l’œuvre romanesque de Jean-Christophe Rufin du point de vue du jeu subtil qui s’établit entre les deux aspects fondamentaux de l’imaginaire : l’anthropologie et l’histoire. Dans son article, May Chehab (Université de Chypre) met en valeur la richesse thématique et symbolique du thème maritime et océanique, renouvelée par la tradition littéraire française et la médiation philosophique nietzschéenne, dans l’œuvre de Saint-John Perse. Tuğrul İnal (Université Ufuk) cherche à redéfinir le surréalisme et à montrer comment les surréalistes arrivent à créer une nouvelle esthétique, portant le masque du concret pour l’abstrait et parfois l’inverse, en rupture avec les codes et les règles de la physique. Meni Kanatsouli (Université de Thessalonique) explore la typologie et les catégories concernant le sexe masculin dans la littérature jeunesse contemporaine en montrant que la multiplicité des héros fictifs répond aux divers besoins internes en quête d’identité des jeunes lecteurs. Elvire Maurouard (Université Soundjata de Kankan) examine la question de l’éducation féminine chez Rousseau qui n’admet point qu’une seule éducation puisse correspondre à l’homme et la femme en même temps, étant donné la dissemblance entre leurs deux natures. Dans son étude, Antoine Sassine (Université Mount Royal), en s’appuyant sur l’œuvre de  Pierre Torreilles,  tente d’explorer la nécessité de l’effort exercé par tout poète, donc de vivre dans l’errance, afin d’adoucir le poids de l’exil et d’accéder au seuil de ce paradis convoité. L’article de Sophie Shamanidi (Université d’État de Tbilisi) montre le caractère éphémère et vain de toute chose ainsi que l’impuissance et la ruine des hommes face aux lois de l’univers dans la Quatrième dimension de Ritsos. Anna Tabaki (Université d’Athènes) met en évidence l’impact de Rousseau dans la culture grecque de la fin du XVIIIe siècle, impact qui a eu comme effet la division des esprits et les  divergences d’opinion chez les adeptes du mouvement grec. Le travail d’Antigone Vlavianou  (Université Hellénique Ouverte) est une réflexion sur la ville comme femme aimée et sur le passage de la ville aimée à la « cité récitée », et plus précisément la façon dont l’écrivain passe de son amour pour la ville au texte écrit.

 

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