Proche de Saint-Valery-en-Caux, la station balnéaire de Veules-le-Roses fut le lieu de résidence de Vassily Polenov, pensionnaire de l’Académie des Beaux-Arts Impériale. Il s’y installa durant l’été 1874, suivant les conseils d’Alexeï Bogolioubov, dans la maison louée par son ami Ilia Repine.
Vassily Polenov. « Le Vieux Moulin », Veules, 1874, huile sur toile marouflée sur carton, 29,3×23 cm, Musée Polenovo
PAR PIERRE MABIRE
L’Europe soumise à une actualité inquiétante et angoissante due aux bruits de guerre entre les rives de la mer Noire et le fleuve Dniepr, redoute la généralisation d’un conflit capable d’anéantir des civilisations, des cultures, une Histoire aux sources millénaires.
Rien, pourtant, ne saurait faire oublier les liens culturels qui relient France et Russie dans des domaines aussi variés que la musique, la littérature, la danse, la peinture, le théâtre, etc.
En France, beaucoup conservent précieusement dans leur bibliothèque des livres de leur enfance signés de la Comtesse de Ségur, née Rostopchine, née à Saint-Pétersbourg, auteur de romans de jeunesse tels que « Les malheurs de Sophie », « Les petites filles modèles », et « Les Vacances ».
« La culture doit prendre le dessus sur les différends »
Plus récemment, loin des tensions diplomatiques entre Paris et Moscou, Marina Loshakn directrice du musée Pouchkine à Moscou ne cachait pas son enthousiasme le 25 octobre 2015 en inaugurant une exposition célébrant l’amitié franco-russe : 230 dessins du centre Pompidou, belle collection venue de la donation de Florence et Daniel Guerlain. « Les musées se parlent et échangent. La culture doit prendre le dessus sur les différends », espéraient ces derniers.
Les menaces de déclenchement du feu nucléaire ne font pas taire les tenants de la poursuite d’échanges culturels bâtisseurs de compréhension entre les peuples et de paix universelle.
Natalia Polenova, arrière-petite-fille du peintre Vassily Polenov, co-organisatrice de l’exposition « 10 ans de résidence d’artistes – Polenov A-I-R », à Saint-Valéry-en-Caux.
L’exposition « POLENOVO A-I-R – 10 ans de résidence d’Artistes » qui se déroule actuellement à la Maison Henri IV, à Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime) en est un bel exemple. Organisée en collaboration avec l’association Vassily Polenov – que préside Natalia Polenova, titulaire de la médaille de bronze du Rayonnement culturel de La Renaissance Française, arrière-petite-fille du célèbre peintre Russe (1844-1927) – elle ravive une époque où les peintres russes déferlaient sur la côte normande du Pays-de-Caux pour peindre sur le vif les falaises, plages, villages, vallées verdoyantes à la façon des impressionnistes, bien que dans des styles différents.
Veules-les-Roses : où résidèrent des grands peintres russes
Source de cet article : https://vassilypolenov.com/fr/founders/
Proche de Saint-Valery-en-Caux, la station balnéaire de Veules-le-Roses fut le lieu de résidence de Vassily Polenov, pensionnaire de l’Académie des Beaux-Arts Impériale.
Il s’y installa durant l’été 1874, suivant les conseils d’Alexeï Bogolioubov, dans la maison louée par son ami Ilia Repine.
A son arrivée, il écrivait à sa famille : « Maintenant, je me trouve en Normandie. J’habite avec Repine dans une petite maison au milieu d’une forêt […] et au bord d’une rivière, rapide et transparente comme le cristal, qui ne coule qu’un kilomètre et demi et fait pourtant travailler trois fabriques et huit moulins […] J’y ai fait plusieurs études. ».
Il séjourna dans ce village pendant deux ans avant de rejoindre son pays, non sans s’être rendu à Paris où, avec ses amis russes, il fit connaissance des nouveaux maîtres de la peinture française et des tendances naissantes s’écartant de l’académisme corseté..
Parmi ses compagnons, comptons Ilia Repine (1844-1930), Alexei Bogolioubov (1824-1896), Karl Goun (1830-1877), Alexei Kharlamov (1840-1925). La plupart de leurs oeuvres sont aujourd’hui accrochées dans les plus grands musées russes (tel que le Musée National de Saint-Pétersbourg), ainsi qu’au musée d’Orsay à Paris dédié aux arts du dix-neuvième siècle.
