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LIBAN – Visite du président international de La Renaissance Française

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Cette visite qui s’est déroulée du 7 au 13 septembre a été riche en événements. Les 8 et 9 septembre le président Fadda a participé au forum de l’Association pour la sauvegarde de Tyr et la Ligue des cités cananéennes, phéniciennes et puniques.

Son thème (« l’Histoire, source de solutions aux problèmes de la Méditerranée » )  ne pouvait pas mieux tomber à  l’heure ou la « Mare nostrum »  n’est plus le trait d’union entre ses rives nord et sud qu’elle avait été du temps des Phéniciens. Parmi les interventions à ce forum passionnant figuraient celles du professeur Fadda, et d’Ibrahim Tabet, président de la délégation au Liban de la Renaissance Française.

– Le 9 septembre, l’ambassadeur Joy Tabet, a donné un dîner en l’honneur du président Fadda en sa résidence d’été de Bhamdoun.
– Le dimanche 10 septembre les intervenants au forum ont effectué une visite de Sidon et Tyr à l’invitation de Madame Maha el Khalil Chalabi, présidente de l’Association pour la sauvegarde de Tyr. Puis ils ont assisté en soirée à la cérémonie d’inauguration du village artisanal de Tyr créé par cette association qui a eu lieu en présence notamment de l’ambassadeur de France au Liban et de M. Hervé de Charrette, ancien ministre français des Affaires étrangères.
– Enfin le 11 septembre la délégation du Liban de la Renaissance Française et la section Liban de l’Association des membres de l’Ordre National du Mérite (AMONM) ont donné à Beyrouth un déjeuner en son honneur en présence du nouveau consul général de France au Liban, M. Karim Ben Cheikh et du conseiller cultuel adjoint auprès de l’ambassade, M. Luciano Rispoli.

Le même jour à 18 heures le professeur Fadda a donné une conférence à l’Institut Français de Beyrouth su le thème « Francophonie et Mondialisation » L’optimisme quant a la vitalité de la Francophonie et de son enracinement au Liban a été partagé par les mots d’introduction prononcés par Ibrahim Tabet, Rachid Jalkh (président de l’AMONM, Liban et du conseiller culturel adjoint.

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Introduction de Mr TABET à la conférence du professeur Denis FADDA


Francophonie et mondialisation culturelle : le cas du Liban

Toute l’histoire du Liban, pays au confluent des civilisations est placée sous le signe du multilinguisme et du multiculturalisme. En inventant l’alphabet pour les besoins de leurs échanges matériels et immatériels avec les peuples de l’ancien monde, les Phéniciens furent en quelque sorte des précurseurs d’une mondialisation culturelle avant la lettre.

Aujourd’hui cette mondialisation se traduit par la diffusion planétaire de l’anglais et des produits de la culture de masse américaine que mon ami et ancien associé Jacques Séguéla qualifiait de coca-colonisation culturelle. Le Liban ne pouvait évidemment y échapper. Comme partout ailleurs l’anglais tend à y devenir la langue des affaires. De même que par exemple les noms des banques locales et des enseignes de magasins ont été anglicisés. Que l’anglais ait envahi les affiches publicitaires. Ou encore que la baie du Saint- Georges ait été rebaptisée « Zaitouna bay » ; atteinte regrettable à mes yeux au patrimoine culturel de Beyrouth.

Cela dit, bien que le taux d’utilisation de l’anglais ait sensiblement augmenté, cette progression s’est moins faite au détriment qu’en complément de la langue de Molière. Et alors que pour la majorité des libanais qui le pratiquent, l’anglais a surtout une fonction utilitaire, le français est à la foi une langue de communication et de culture, qui peut avoir une portée identitaire. Pour le père Selim Abou ancien recteur de l’USJ : «  les Libanais peuvent être trilingues. Mais ce qui a contribué à forger leur identité nationale, c’est le français dans sa conjonction étroite avec l’arabe. Aux côtés de l’arabe, langue nationale du pays, le français est vécu non seulement comme une langue de communication, mais comme une langue de formation et de culture à portée identitaire. » La francophonie devient ainsi pour beaucoup de libanais francophones à la fois un des fondements de la spécificité du Liban par rapport à son environnement régional et un moyen d’affirmation de leur rejet de l’uniformisation culturelle que tend a favoriser la mondialisation. Autres signes encourageants : Le succès Le salon du livre français de Beyrouth, ne se dément pas. L’édition locale de livres en français est en progression. Et la liste des auteurs libanais ou d’origine libanaise francophones s’enrichit chaque année de nouveaux noms. Cette vitalité et e de l’attachement des Libanais à la francophonie témoignent t de son enracinement au Liban. Il n’y a donc aucun risque que le français ne connaisse un jour le même sort qu’en Égypte qui comptait-il y a une génération à peine, un nombre important de francophones.

Ibrahim Tabet : Mot d’introduction à la conférence du professeur Denis Fadda à l’Institut français de Beyrouth le 11 septembre 2017


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Mais au cours d’une rencontre le lendemain avec les doyens des facultés de droit et de théologie de l’Université Saint-Esprit de Kaslik , ces derniers devaient nous faire part de leur difficulté à préserver, à leur cœur défendant, le caractère francophone de l’établissement face à la pression de l’anglais.

Ibrahim Tabet
Président de la Délégation de La Renaissance Française au Liban

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DISPARITION DE WALTER GLOSSNER

Président de la délégation de La Renaissance Française

Le Président international et les membres du conseil d’administration de La Renaissance Française ont le triste devoir de faire part du décès du très regretté Walter Gloßner, Président fondateur de la dynamique délégation de Sarre qu’il a su animer avec son équipe depuis 2018 par de riches rencontres culturelles transfrontalières franco-allemandes, ainsi que par des événements musicaux et littéraires toujours de qualité exceptionnelle.

Cher Walter, on n’ose pas décrire ce que vous avez fait pour La Renaissance Française en Sarre. Il suffirait de dire que vous étiez en Sarre l’âme et la chair de son projet de paix par la rencontre des cœurs.

 

Mais nous nous devons tout de même de partager brièvement avec ceux qui vous ont peu connu quelques souvenirs inspirants. Vous avez étudié à l’Université française de Sarrebrück où vous avez appris avec passion les bases de votre métier de banquier, mais d’abord la langue et la culture françaises. Surtout, vous en avez toujours éprouvé un profond sentiment de reconnaissance pour la France ainsi qu’un goût insatiable pour les arts et la culture.

 

C’est l’énergie de ce sentiment qui vous a porté à lancer des initiatives extraordinaires, au premier rang desquelles la création de l’Association des concerts de musique de chambre de Sarrebrück en 1987. Vous y avez mené une activité titanesque pour y organiser des concerts avec des musiciens d’exceptionnelle qualité artistique accompagnés souvent d’instruments également très rares. Vous avez su galvaniser un auditoire fidèle à vos concerts pendant plus de trente ans, en les organisant parfaitement, en sachant partager avec plusieurs générations votre passion pour la musique de chambre de haute qualité ! Là, c’était d’abord votre intime communion avec le génie musical allemand que l’on ressentait émerger de votre cœur. Oui, homme de cœur vous l’étiez, aussi avez-vous su d’emblée partager avec tous votre belle innocence et votre émerveillement.

 

 

Ce sont ces vertus que vous avez apportées en dot à La Renaissance Française quand vous avez fondé sa délégation de Sarre, en 2018. suite au rayonnement qu’avait suscité la remise de la Médaille d’or de La Renaissance Française par le Président international au ministre sarrois Stephan Toscani en mars 2017, organisée par notre cher Bruno Théret, président fondateur de la délégation de La Renaissance Française au Luxembourg.  Vous y avez mené des activités littéraires, musicales et culturelles débordant sans y prêter garde les frontières géographiques, parce qu’avec vous, nous n’étions plus en France ou en Allemagne, mais en comté de Sarre-Nassau, dans le baillage allemand de Lorraine, ou encore dans le berceau des Villeroy de Galhau. Cela ne vous a pas empêché de partager aussi l’histoire des malentendus franco-allemands et des idées reçues véhiculées par les médias culturels à travers les âges, mais avec vous, toujours pour les sublimer d’emblée : avec les évocations d’Ernst Jünger et de Maurice Genevoix ou en nous emportant dans des moments de ravissement – comme ce poignant concert dans l’église des Éparges qui suivit une retraite aux flambeaux avec les drapeaux français et allemands de 1915, ainsi que des villageois en tenues militaires des deux pays.

 

C’est dans cet esprit que vous avez ancré La Renaissance Française en Sarre et ses valeurs dans les cœurs, en y fondant une association d’utilité publique de droit allemand en janvier 2023, en y créant deux jardins de roses Simone Veil dont l’un bordant la frontière à Sarrebruck, en organisant des conférences sur les fables de Jean de La Fontaine, ou encore en invitant des formations musicales pour des concerts mémorables pas seulement dans la ‘Grande Région’ mais jusqu’à la Maison Heinrich Heine…à Paris : c’était ‘Le Grand Concert’.

 

Cher ami Walter, on l’a compris, votre âme allemande est bien parfaitement française. Grâce aux graines que tout au long de votre vie vous avez semées, elle continuera à allumer la passion des cœurs sincères pour insuffler la paix par le partage de la langue et de la culture françaises que vous avez su aimer avec tant de force.

Comme vous avez pensé à tout, nous savons que la délégation de La RenaissanceFrançaise en Sarre, en étroite relation avec le siège, continuera à grandir sur le chemin que vous avez tracé ;

Nos pensées, en ce moment, vont vers ses fils, vers le vice-président Viel et vers la remarquable secrétaire générale Barbara Beyersdoerfer