Accueil » Délégation de La Renaissance Française du Nord/Pas-de-Calais : Compte rendu du déjeuner littéraire du 23 mai 2024 avec Monsieur Jean-Pierre Langellier

Délégation de La Renaissance Française du Nord/Pas-de-Calais : Compte rendu du déjeuner littéraire du 23 mai 2024 avec Monsieur Jean-Pierre Langellier

par La Renaissance Française

L’invité du jour Monsieur Jean-Pierre Langellier, venu accompagné de sa compagne ainsi qu’à Monsieur Georges Latreyte, Secrétaire Général honoraire de la Renaissance Française et à son épouse Hana venus de Paris ont été la bienvenue auprès de la délégation Nord/Pas-de-Calais de La Renaissance Française.

De gauche à droite : M. Arnaud Derville, Directeur de La Grand Librairie, M. et Mme Langellier
Mme Zoya Arrignon, M. et Mme Latreyte.


Monsieur Jean-Pierre LANGELLIER est un journaliste spécialiste de l’Afrique. Il est entré au journal le Monde en 1976 où il a occupé les différentes fonctions dont celle de chef du service international. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages.

Tout d’abord « Les héros de l’an mil » paru chez Seuil en 2000, l’ouvrage dédié aux 12 personnalités de l’époque médiévale et a publié également la biographie de Sese Seko Mobutu ainsi que le dictionnaire de Victor Hugo, tous les 2 sont parus chez Perrin.
A l’occasion du 20ème anniversaire de la disparition de Léopold Sédar Senghor, Jean-Pierre Langellier a publié sa biographie aux éditions Perrin, qui a été couronnée en 2022 par 2 prestigieux prix littéraires : Prix Goncourt de la biographie Edmonde Charles-Roux et Prix Guizot de l’Académie Française.

Lors du déjeuner littéraires a été évoqué la mémoire et l’héritage de Léopold Sédar Senghor, l’homme et l’âme de la francophonie, poète, premier agrégé africain, premier écrivain noir à siéger sous la Coupole, député et ministre de la 4ème République, premier président de la République du Sénégal, l’un des pionniers de la Négritude, l’homme de culture, l’homme de « dialogue des cultures». Il a œuvré jusqu’à la fin de sa vie pour le rapprochement de nos 2 continents.
D’après Maurice Schumann, fondateur de la délégation du Nord/Pas-de-Calais « la vie de Léopold Sédar Senghor avait été le plus beau de ses poèmes. »


Léopold Sédar Senghor est né en 1906 au Sénégal, à Joal, au sud de Dakar. Sa famille est aisée, enracinée dans la société traditionnelle. Les noms africains ont pour la plupart, un sens. « Léopold » signifie « le lion téméraire » et « Sédar », « celui qui ne pourra jamais avoir honte ». Il grandit librement jusqu’à sept ans, élevé par les femmes, éduqué par son oncle maternel qui lui apprend à lire la nature. À partir de sept ans, il étudie à l’école des Pères du Saint-Esprit où il apprend le latin, le français et le catéchisme entre autres, ce qui le change brutalement d’éducation, mais il s’adapte sans problème. À seize ans, il entre au Séminaire-Collège à Dakar où il est remarqué par ses capacités intellectuelles. Il y apprend la pureté de la langue française, langue qu’il maîtrisera parfaitement. Il dira d’ailleurs qu’elle a une vocation universelle.
Il obtient son baccalauréat puis part pour Paris où il étudiera au lycée Louis-le-Grand, il sera ensuite étudiant à la Sorbonne. Durant cette période, il se liera d’amitié avec Georges Pompidou et Aimé Césaire. Socialiste, il assiste à l’éclosion des mouvements noirs intellectuels des années 1930.
En 1934, il fonde avec son ami Aimé Césaire, la revue « L’étudiant noir » qui refusait l’asservissement de l’âme africaine à la culture française. C’est dans les colonnes de cette revue qu’il avait proposé du concept de négritude une définition qui prolongeait celle d’Aimé Césaire : « La Négritude, c’est l’ensemble des valeurs culturelles du monde noir, telles qu’elles s’expriment dans la vie, les institutions et les œuvres des Noirs. Je dis que c’est là une réalité : un nœud de réalités »

Reçu à l’agrégation de grammaire en juillet 1935, il devient ainsi le premier Africain lauréat de ce concours. Il débutera comme professeur de français-latin et grec, à Tours où il exercera jusqu’en 1938, puis sera affecté comme professeur à Saint-Maur des Fossés.
Mobilisé dans un régiment d’infanterie coloniale, malgré sa naturalisation, il est fait prisonnier par les Allemands le 20 juin 1940 à La Charité-sur-Loire et n’échappe à la mort, ainsi que ses compagnons, que sur l’intervention d’un officier français qui fait comprendre aux vainqueurs qu’un massacre purement raciste nuirait à l’honneur de l’armée allemande.
Après la guerre, il retrouve son poste de professeur et occupe aussi une chaire d’africanisme à l’École Nationale de la France d’Outre-Mer.

En 1945, il accède à la notoriété en étant élu député du Sénégal à l’Assemblée Nationale. Parallèlement, il publie son premier recueil « Chants d’ombre » puis « Hosties noires » et en 1948, la célèbre « Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française ».
Il est considéré, comme l’un des pères fondateurs de la Francophonie.

Réélu député en 1951 comme indépendant d’outre-mer, il est secrétaire d’État à la présidence du Conseil dans le gouvernement d’Edgar Faure.
Senghor est un fervent défenseur du fédéralisme pour les états africains nouvellement indépendants, une sorte de « Commonwealth à la française ».
Élu le 5 septembre 1960, Léopold Sédar Senghor préside la toute nouvelle République du Sénégal. Il est l’auteur de l’Hymne National sénégalais, « le Lion rouge ». Il démissionne de la Présidence, avant le terme de son cinquième mandat, en décembre 1980.
En 1983, il est le premier Africain à siéger à l’Académie Française.

Il décède en 2001 en Normandie.

Léopold Sedar Senghor était déchiré entre deux mondes, rester fidèle à ces ancêtres et fier de ses origines, ne pas se renier, vivre l’occident et assumer une double appartenance.

You may also like

© 2023 Tous droits réservés La Renaissance Française