Pour Molière, tout commence véritablement en 1658. Après avoir séduit la province, son ambition est de conquérir les Parisiens. Bouillonnant d’idées et d’impatience, il écrit comme jamais. Sous sa plume naît un nouveau théâtre qui s’écarte de la dramaturgie racinienne et cornélienne. Le comique burlesque se gausse des défauts du genre humain qui pimentent l’existence. Les actes et scènes de ses pièces sont délicieusement épicés de petites bassesses, de mesquineries, de couardise, de vantardise, de mensonges, de tromperies, d’hypocrisie, et autres sources illimitées d’une inspiration débordante.
Le 18 novembre 1659 marque un tournant décisif dans sa carrière de comédien, d’auteur et metteur en scène. Ce soir-là, il fait mettre à l’affiche sa nouvelle pièce « Les Précieuses ridicules ». C’est une satire écrite à l’acide contre les salons en ville. L’aristocratie s’y targue de culture et d’intelligence supérieure au reste de la société.
L’écho de la pièce atteint les oreilles du jeune roi. Louis XIV. Lequel s’amusera de ce théâtre nouveau qui raille ce marigot de l’entre soi où se complaisent les snobs et les érudits prétentieux.