PAR IBRAHIM TABET
Le monde est confronté à deux virus : le covid 19 et l’islamisme radical. Le premier montre l’insoutenable légèreté de la condition humaine et de notre civilisation postmoderne, et le second la gravité de la crise de l’islam.
Est-il concevable que, malgré les progrès de la médecine, nous soyons réduits à nous calfeutrer chez nous pour prévenir la propagation de la maladie ? Que resurgissent les grandes peurs, comme celles que provoquait la peste au Moyen âge ? Les dieux ont-ils voulu punir les hommes d’avoir voulu les égaler après les avoir mis à mort ?
L’avènement d’un » homo deus » prophétisé par Yuval Noah Harari paraît bien lointain face au cataclysme viral de dimension biblique qui frappe aujourd’hui l’humanité.
Les deux idéologies les plus maléfiques du XXe siècle ont été le communisme et le nazisme. La première concevait l’histoire comme une lutte de classes et rêvait de construire un homme nouveau sur les débris de la religion. Elle s’est écroulée d’elle-même au bout de 70 ans.
La deuxième qui concevait l’histoire comme un combat entre races, entreprit d’exterminer les « races inférieures » et voulait asservir l’Europe. Elle a été écrasée militairement 25 ans après son apparition.
L’émergence de l’islam politique et du jihadisme présente beaucoup de similitude avec ces deux idéologies. Même nature totalitaire et pouvoir de mobilisation d’autant plus grand qu’il s’adresse à des masses largement ignorantes dont l’horizon intellectuel est borné par la référence au Coran.
Les mouvements islamo-fascistes qui s’en réclament conçoivent l’histoire à la fois comme une lutte contre la civilisation occidentale honnie et comme un combat entre croyants et hérétiques (dont, pour les « takfiristes » sunnites, font partie les chiites et les alaouites considérés comme les pires apostats) L’utilisation par l’islam politique d’un levier encore plus puissant que les idéologies laïques : celui de la religion, laisse craindre qu’il ne mette encore plus de temps à être vaincu que le communisme.
On nous annonce la sortie prochaine d’un vaccin contre le coronavirus. Mais il est peu probable qu’on trouve rapidement un vaccin contre le fanatisme et l’obscurantisme islamiste. Cette tâche appartient d’abord aux musulmans eux-mêmes. Et les mesures que peuvent prendre des pays comme la France pour combattre le terrorisme islamiste peuvent seulement limiter les atteintes du mal mais non le guérir.
I. T.
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