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Prix littéraire de la Renaissance Française 2022 : Dimitri Bortnikov lauréat pour « L’Agneau des Neiges »

par La Renaissance Française

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A 54 ans, Dimitri Bortnikov cumule plusieurs vies menées au rythme d’une Histoire époustouflante de la Russie et de l’Europe. Né à Samara, sur les rives de la Volga (Russie) au sein d’une famille de petite noblesse, adolescent il se prépara à des études de médecine, travaillant dès l’âge de 14 ans comme aide-soignant dans une maternité. Cette vocation précoce était-elle véritablement la sienne ? De la faculté de médecine, il bifurqua vers celle de Lettres, sans toutefois s’orienter vers une carrière d’écrivain.
Toujours à la recherche de sa personnalité et d’un vrai métier pour vivre, à 18 ans, il signa un contrat au sein de la légion de l’armée soviétique, dans une URSS proche de l’abandon du communisme, à l’époque de la Glasnost chère au président Gorbatchev. Sous l’uniforme durant deux ans, il réalisa des missions au pôle Nord avant de revenir à la vie civile et de pratiquer divers métiers, comme cuisinier, professeur de danse, bibliothécaire scolaire.

Premiers romans en russe

1998 ouvrit une nouvelle période. Le rideau de fer étant tombé, il s’installa en France et signa un contrat dans la Légion Etrangère – contrat qu’il ne renouvela pas au bout de neuf mois d’essai.
De nouveau de retour à la vie civile, après un passage au Mans (Sarthe), enchaînant de nouveau les petits boulots, il s’installa à Paris pour s’atteler cette fois à l’écriture. Son premier roman « Le syndrome de Friz » sera couronné en 2002 de prix littéraires internationaux qui lui assureront une vie matérielle confortable et la possibilité de se consacrer entièrement à une vie d’écrivain.
En 2005, son second ouvrage « Svinobourg » sort aux éditions de Seuil, dernier roman écrit en russe, traduit par Bernard Kreize. Viendra ensuite « Purgatoire » aux éditions Noir sur Blanc, traduit du russe en français par Julie Bouvard.
Désormais, il écrira en français – dont il ne connaissait pas un mot lors de sa première arrivée à Paris. En 2016, chez Rivages, sort son troisième roman « Face au Styx », qui lui a demandé sept ans de travail.
Son dernier roman « L’Agneau des Neiges », publié aux éditions Rivages, a retenu l’attention du jury du prix littéraire de La Renaissance Française que préside Daniel Rondeau, de l’Académie française, qui en a fait son lauréat 2022.

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L’Agneau des Neiges

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Au nord de la Russie, au bord de la mer Blanche, Maria, une jeune infirme, née au lendemain de la Révolution, apprend à survivre. Au fil des années, ballotée de région en région, elle s’illustre par son courage. Après la perte de ses êtres chers, elle se retrouve à Léningrad dont elle affronte le blocus par les forces nazies avec abnégation. En charge de douze orphelins, elle mettra tout en œuvre pour les protéger jusqu’à se sacrifier pour les sauver de la famine et de la mort.
Dimitri Bortnikov nous livre ici un roman magistral, où la trace de l’intime rejoint celle de la grande Histoire.

De son héroïne, Maria, Dimitri Bortnikov écrit : « Un autre jour, Maria s’est réveillée d’un étrange silence. Elle est sortie pour voir. le ciel était comme une huître ouverte … Au palais nacré. Et le ciel chantait la musique de la neige … Il avait neigé cette nuit-là. Maria humait l’air. Rien. Aucune odeur … L’air était pur, et le ciel était haut. Si haut … Et le silence était parfait. A tomber à genoux devant tout ça … Et puis le soleil s’est levé et la neige, elle s’est allumé de mille feux. Cette lumière du Nord. le feu vert d’abord ! Puis rose … Puis vermillon … Et l’ombre bleue, oui, ce bleu tendre, presque gros, qui vous suit, et puis passe devant et vous guide comme le chien d’un aveugle … Puis s’allonge à vos pieds, reste comme ça le temps d’un coup de cils, et puis disparaît. Mon ami, mon ami … La neige – c’est l’enfance de toutes les odeurs. La neige – c’est la mère de toutes les couleurs. La mère stérile … Toujours jeune. Et là, Maria s’est mise à prier ».

L’AGNEAU DES NEIGES, de Dimitri Bortnikov
Collection: Littérature Rivages
ISBN: 978-2-7436-5364-4
288 pages
Prix: 19,00€

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DISPARITION DE WALTER GLOSSNER

Président de la délégation de La Renaissance Française

Le Président international et les membres du conseil d’administration de La Renaissance Française ont le triste devoir de faire part du décès du très regretté Walter Gloßner, Président fondateur de la dynamique délégation de Sarre qu’il a su animer avec son équipe depuis 2018 par de riches rencontres culturelles transfrontalières franco-allemandes, ainsi que par des événements musicaux et littéraires toujours de qualité exceptionnelle.

Cher Walter, on n’ose pas décrire ce que vous avez fait pour La Renaissance Française en Sarre. Il suffirait de dire que vous étiez en Sarre l’âme et la chair de son projet de paix par la rencontre des cœurs.

 

Mais nous nous devons tout de même de partager brièvement avec ceux qui vous ont peu connu quelques souvenirs inspirants. Vous avez étudié à l’Université française de Sarrebrück où vous avez appris avec passion les bases de votre métier de banquier, mais d’abord la langue et la culture françaises. Surtout, vous en avez toujours éprouvé un profond sentiment de reconnaissance pour la France ainsi qu’un goût insatiable pour les arts et la culture.

 

C’est l’énergie de ce sentiment qui vous a porté à lancer des initiatives extraordinaires, au premier rang desquelles la création de l’Association des concerts de musique de chambre de Sarrebrück en 1987. Vous y avez mené une activité titanesque pour y organiser des concerts avec des musiciens d’exceptionnelle qualité artistique accompagnés souvent d’instruments également très rares. Vous avez su galvaniser un auditoire fidèle à vos concerts pendant plus de trente ans, en les organisant parfaitement, en sachant partager avec plusieurs générations votre passion pour la musique de chambre de haute qualité ! Là, c’était d’abord votre intime communion avec le génie musical allemand que l’on ressentait émerger de votre cœur. Oui, homme de cœur vous l’étiez, aussi avez-vous su d’emblée partager avec tous votre belle innocence et votre émerveillement.

 

 

Ce sont ces vertus que vous avez apportées en dot à La Renaissance Française quand vous avez fondé sa délégation de Sarre, en 2018. suite au rayonnement qu’avait suscité la remise de la Médaille d’or de La Renaissance Française par le Président international au ministre sarrois Stephan Toscani en mars 2017, organisée par notre cher Bruno Théret, président fondateur de la délégation de La Renaissance Française au Luxembourg.  Vous y avez mené des activités littéraires, musicales et culturelles débordant sans y prêter garde les frontières géographiques, parce qu’avec vous, nous n’étions plus en France ou en Allemagne, mais en comté de Sarre-Nassau, dans le baillage allemand de Lorraine, ou encore dans le berceau des Villeroy de Galhau. Cela ne vous a pas empêché de partager aussi l’histoire des malentendus franco-allemands et des idées reçues véhiculées par les médias culturels à travers les âges, mais avec vous, toujours pour les sublimer d’emblée : avec les évocations d’Ernst Jünger et de Maurice Genevoix ou en nous emportant dans des moments de ravissement – comme ce poignant concert dans l’église des Éparges qui suivit une retraite aux flambeaux avec les drapeaux français et allemands de 1915, ainsi que des villageois en tenues militaires des deux pays.

 

C’est dans cet esprit que vous avez ancré La Renaissance Française en Sarre et ses valeurs dans les cœurs, en y fondant une association d’utilité publique de droit allemand en janvier 2023, en y créant deux jardins de roses Simone Veil dont l’un bordant la frontière à Sarrebruck, en organisant des conférences sur les fables de Jean de La Fontaine, ou encore en invitant des formations musicales pour des concerts mémorables pas seulement dans la ‘Grande Région’ mais jusqu’à la Maison Heinrich Heine…à Paris : c’était ‘Le Grand Concert’.

 

Cher ami Walter, on l’a compris, votre âme allemande est bien parfaitement française. Grâce aux graines que tout au long de votre vie vous avez semées, elle continuera à allumer la passion des cœurs sincères pour insuffler la paix par le partage de la langue et de la culture françaises que vous avez su aimer avec tant de force.

Comme vous avez pensé à tout, nous savons que la délégation de La RenaissanceFrançaise en Sarre, en étroite relation avec le siège, continuera à grandir sur le chemin que vous avez tracé ;

Nos pensées, en ce moment, vont vers ses fils, vers le vice-président Viel et vers la remarquable secrétaire générale Barbara Beyersdoerfer