André Nerman, en présence du général d’Armée Bruno Dary et du professeur Denis Fadda (à droite) le 21 septembre à l’Arc de Triomphe de Paris.
A l’issue de la cérémonie officielle de ravivage de la Flamme sur la tombe du Soldat Inconnu, sous l’Arc de Triomphe de Paris, le 21 septembre 2021, le général d’armée Bruno Dary, président du Comité de la Flamme, a remis à André Nerman la médaille d’or du Rayonnement culturel de La Renaissance Française.
Avant la remise de distinction, le professeur Denis Fadda, président international de La Renaissance Française, a retracé la carrière de cet immense artiste – comédien, réalisateur, homme de théâtre, chanteur, scénariste – qui se produit depuis longtemps sur les grandes scènes mondiales comme dans des lieux intimes – EPADH, hôpitaux, écoles…- pour porter la culture au plus près des humbles parmi les humbles et éveiller les esprits à la belle écriture.
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LE DISCOURS DU PROFESSEUR DENIS FADDA
Avec vous c’est d’abord le théâtre que nous honorons aujourd’hui. Mais pourquoi donc rendre hommage au théâtre en ce lieu sacré ?
Parce que, par le théâtre, vous êtes un grand ambassadeur de la langue et de la culture françaises ; ainsi l’action inlassable que vous menez vous fait mériter l’Arc de Triomphe.
«Très jeune, vous découvrez le théâtre»
Auteur de théâtre, directeur de troupe, metteur en scène, comédien, acteur, compositeur, musicien, chanteur – vous avez obtenu le prix de la jeune chanson française et le prix Edith Piaf – vous recourez à bien des arts et bien des registres pour faire découvrir, apprécier, aimer la « langue de Molière », Molière que La Renaissance Française célébrera en 2022.
Très jeune, vous découvrez le théâtre chez vous, avec la troupe familiale et vous y prenez goût, au point que, à 20 ans, vous mettez en scène et interprétez « l’Aiglon » pour le festival qui se tient dans la propriété même de son auteur, Edmond Rostand, la villa Arnaga à Cambo les Bains.
Le succès est tel que vous renoncez à Science-Po et décidez de devenir comédien et acteur.
«Vous jouez sur les scènes les plus prestigieuses»
A Paris, vous suivez les cours de Raymond Girard et les quittez avec un premier prix. En même temps, vous créez avec votre frère une troupe dans votre ville, Biarritz.
C’est le début d’une grande carrière ; vous jouez sur les scènes les plus prestigieuses : au festival d’Avignon, au festival de Sarlat, au festival d’Angers, au théâtre de la Ville, à la Monnaie, à la Tête d’or, au théâtre Daunou, au théâtre du Ranelagh, au théâtre de la Huchette, au Lucernaire, ce lieu magique créé par un merveilleux couple Luce Berthommé et Christian Le Guillochet, et vous interprétez de grands rôles : Rodrigue, Roméo, Cléante, Oreste, Almaviva, et encore Louis XIII, Saint-Exupéry, Christophe Colomb.
Sur scène dans « Jacques Brel ou l’impossible amour », spectacle musical à l’immense succès.
Vous jouez aussi au cinéma et dans un nombre important de séries télévisées.
Vous mettez en scène un nombre considérable d’œuvres théâtrales : entre autres Huis clos, La Leçon mais vous procédez aussi à des adaptations audacieuses : Terre des hommes, J’accuse. Vous créez aussi Apollinaire soldat et amoureux, Rappelle-toi Prévert, la voix humaine, le poète voyageur, Molière amoureux et des spectacles musicaux d’une grande originalité tels que Jacques Brel ou l’impossible rêve – vous interprétez le rôle et chantez – un spectacle qui connaîtra un énorme succès.
Il sera présenté à Paris, en Russie, au Japon, au Maroc, en Belgique, en Suisse, au Canada. Aux États-Unis, pendant dix ans il triomphera.
«Le grand répertoire français, les beaux textes, avec passion»
Non seulement vous vous employez à faire apprécier la littérature, le grand répertoire français, les beaux textes, mais vous le faites avec passion, le plus loin possible, et souvent au prix d’énormes sacrifices.
Peu importe les conditions du voyage et du logement – doit-il se limiter à un canapé chez l’habitant – les fatigues et les tracasseries en tous genres. Ce que vous voulez, c’est faire connaître, toucher un public toujours plus large.
Ceux qui vous approchent dans vos tournées ne tarissent pas d’éloges vous concernant.
Par exemple, Jane Robert, présidente honoraire de la délégation de La Renaissance Française aux États-Unis; elle écrit:
«Je connais M. Nerman et son travail depuis plus de 15 ans et, depuis le début, il ne propose que des représentations du théâtre français de la plus haute qualité, fidèle aux intentions originales de l’auteur. Il a joué à St. Louis, ma ville, à maintes reprises et sa prestation reste toujours le grand événement culturel français de l’année chez nous. C’est le seul théâtre en langue française (et joué par un Parisien!) pour notre ville et notre état du Missouri. Sans M. Nerman, nous n’aurions aucun vrai théâtre français».
Ce propos est un éloge, il met en évidence vos mérites : vous faites entendre le théâtre français, la littérature, la chanson françaises en des villes, en des lieux – souvent reculés –qui n’auraient aucune occasion de les entendre.
En effet, aux Etats-Unis particulièrement, vous accomplissez un travail extraordinaire, notamment auprès des étudiants dans les universités et les Alliances françaises, mais aussi auprès d’élèves des écoles. Et vous le faites avec une générosité exemplaire.
«Chaque année, vous créez un nouveau spectacle»
A partir des années 1990, vous faites dans ce pays de longs séjours et c’est là que vous rencontrez Claude Beauclair. Avec sa compagnie, il organise de grandes tournées de spectacles en français. Avec lui, vous parcourez cet immense territoire. Lorsque Claude Beauclair se retire, vous reprenez le flambeau et à partir de
2002 vous organisez chaque automne une tournée de spectacles.
Depuis, sans aucune subvention, chaque année, vous créez un nouveau spectacle. Vous organisez vous-même les tournées, choisissez les acteurs, mettez en scène, jouez, parcourez le pays d’Est en Ouest. Chaque année signifie une nouvelle aventure !
Les conditions peuvent être rudes, mais au bout il y a un accueil chaleureux et, pour vous, la joie de rencontrer des amoureux de la culture et de la langue françaises qui peuvent avoir déplacé des montagnes pour vous faire venir ou pour assister à vos représentations.
Je l’ai dit, vous êtes, Monsieur, un grand ambassadeur de la langue et de la culture françaises qui a infiniment mérité la Médaille d’or du Rayonnement culturel que, au nom de La Renaissance Française, le Général Bruno Dary va maintenant vous remettre.
Au théâtre, sur de nombreuses scènes, avec Emmanuelle Wion, dans « Un rapport sur la banalité de l’amour », de Mario Diament.
«La Leçon» de Ionesco avec Anna JahJah et Solène Rabas
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