Le Professeur Jean-François Mattéi n’est plus
Membre du conseil d’administration de La Renaissance Française depuis mars 2013, le Professeur Jean-François Mattéi est décédé subitement le 24 mars dernier.
C’est un des grands philosophes français contemporains, homme de rigueur, de courage et de droiture qui vient de nous quitter, un homme dont la pensée, la réflexion étaient infiniment nécessaires à la société actuelle.
Agrégé de philosophie, Docteur d’Etat ès lettres après avoir soutenu en Sorbonne une thèse dont le sujet était : « L’étranger et le simulacre : essai sur la fondation de l’ontologie platonicienne », Jean-François Mattéi était professeur émérite à l’Université de Nice-Sophia-Antipolis où il a dirigé le département de philosophie et contribué, pendant 30 ans, au développement du Pôle international d’étude et d’enseignement de la phénoménologie, de ses méthodes d’analyse et de ses grandes philosophies .
Pendant près de 40 ans, il a, par ailleurs, enseigné la philosophie politique à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.
Elu en 1996 membre de l’Institut universitaire de France, il a été aussi, pendant neuf ans, membre du conseil national des universités (XVIIe section) dont il fut vice-président.
Grand connaisseur de la pensée de Camus, il s’employait à la faire comprendre par des interventions diverses ; à la veille du centenaire de l’auteur de La Peste, il a participé, à la fin de l’année 2012, à l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, à un important colloque sur « La littérature algérienne d’expression française de 1830 à nos jours ».
Il intervenait souvent dans Le Figaro, avec beaucoup d’autorité et de subtilité, pour exprimer son point de vue sur des thèmes de société.
Parmi ses très nombreux travaux, on peut citer : « l’Ordre du monde », « La Barbarie intérieure », « Civilisation et barbarie », « De l’indignation», « L’énigme de la pensée », « Le regard vide », « Le sens de la démesure », « L’identité de l’Europe » (avec Chantal Delsol), « La puissance du simulacre », « Albert Camus. De la révolte au consentement ».
Denis Fadda