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Remise de distinctions à Arras

par Pascale LORIOL (de)

Pour cette cérémonie des distinctions du centenaire de la Renaissance Française, nous avons allié la littérature, la musique et la gastronomie. Je vous laisse avec notre Président de la Délégation Nord/Pas-de-Calais, Jean-Pierre ARRIGNON.

” Mesdames Messieurs, membres de la Renaissance Française, Chers amis,
C’est pour moi un grand honneur que d’accueillir en cette belle salle des mariages de la Mairie d’Arras, les récipiendaires des médailles du rayonnement culturel de la Renaissance française :

  • Madame Annie DEGROOTE, romancière,
  • l’Ensemble musical baroque HEMIOLIA,
  • Monsieur Jean-François DUBOIS, maître-fromager.

Je tiens également à remercier de leur présence, celles et ceux qui ont été décorés, ainsi que tous nos membres, qui se sont associés par leur présence à cette cérémonie. Je remercie également nos fidèles soutiens M. Arnaud Derville, Directeur de la Grand’Librairie d’ARRAS et Madame Sophie MAERTEN, directrice de l’hôtel l’Univers d’Arras.

Un grand Merci enfin aux Autorités municipales qui ont mis à notre disposition cette belle salle, à la mesure de l’événement qui va s’y dérouler.

Ces distinctions, outre leur caractère personnel qui sera évoqué par les parrains de chacun des impétrants, revêtent aussi, en cette année, un caractère exceptionnel. Ensemble en effet, vous formez la promotion du Centenaire de la création de la Renaissance française, par le Président de la République Raymond Poincaré dont nous avons commémoré l’action il y a quelques semaines.

C’est en pleine guerre mondiale, à un moment particulièrement difficile, l’année 1915, alors que notre région était occupée. Dunkerque est choisie pour être la nouvelle capitale, Lille perd son siège de première région militaire au profit de Boulogne/mer, les officiers et la troupe allemande sont logés chez l’habitant, la circulation entre les communes est réglementée, la carte d’identité avec photographie et valable 6 mois, elle est obligatoire à Lille à partir de septembre 1915. A cause du blocus anglais, le rationnement alimentaire est réduit à 1800 calories/jour à partir du printemps 1915, chanter la Marseillaise est un délit.

C’est dans ce contexte particulièrement difficile que Raymond Poincaré fonde la Renaissance française pour affirmer qu’en dépit des difficultés majeures qui l’assaillent, la France reste debout ! Cette France en guerre, attaquée, envahie, martyrisée, tient à affirmer ses valeurs, sa Culture et son Savoir-Faire, comme les véritables clés de son unité, car la France est plus qu’un Etat, elle est même plus qu’une Nation. La France est une civilisation.

Cette dernière prend ses racines dans les bâtisseurs des cathédrales, se sublime dans le siècle de Louis XIV, innove dans la peinture des impressionnistes et le symbolisme en littérature. C’est tout cet héritage qui fait notre civilisation. C’est elle qui nous a toujours permis de sortir victorieux en 1918, en 1945 et le 13 novembre 2015.

Avant d’appeler les impétrants et leurs parrains, je terminerai mon propos, par un poème qui m’a été insufflé le soir du 13 novembre par ma fille, Xénia, très émue par ce tragique événement, notamment par la fusillade de la terrasse du Carillon.
Ce poème, je l’offre aux 224 victimes de l’airbus russe A 321 explosé au Sinaï, aux 130 victimes des attentats de Paris, aux 22 victimes de l’hôtel Radisson de Bamako et aux 13 victimes de Tunis.

PARIS
(Louis Aragon 1944)

Où fait-il bon même au cœur de l’orage
Où fait-il clair même au cœur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits
Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris
Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est ni fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai
Rien ne m’a fait jamais battre le cœur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré

J’appelle :
-Madame Annie DEGROOTE, romancière, à laquelle je remettrai la Médaille d’or du rayonnement culturel, après sa présentation par mon collègue et ami, M. le Professeur Philippe GUIGNET.
– François GRENIER (Clavecin) et Emmanuel RESCHE (Violon), membres de l’ensemble de musique baroque Hémiolia auquel nous remettrons la Médaille d’argent du Rayonnement culturel, après leur présentation par M. Marc DESRAMAUT, Conseiller municipal délégué au suivi de l’exécution budgétaire, à la communication, au Protocole du Centenaire 14-18, Vice-président de la CUA.
-Monsieur Jean-François DUBOIS, Maître-fromager, auquel je remettrai la Médaille de bronze du rayonnement culturel, après sa présentation par Madame Pascale De Loriol, Secrétaire de notre Association. »

Cette cérémonie s’est poursuivie par un intermède musical, violon et clavecin de l’ensemble Hemiolia
et d’un cocktail.

Nous remercions nos partenaires de cette cérémonie, la ville d’Arras et les Ets Leclerc d’Arras.

Texte : Jean-Pierre ARRIGNON
Photos : Michel DUMONT

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